Premier cardiologue en Beauce : Richard St-Hilaire prend sa retraite après 50 ans 

Après cinq décennies comme cardiologue à l’hôpital de Saint-Georges, Richard St-Hilaire a pris sa retraite en septembre. Au-delà de suivre l’évolution en technologie médicale, ce Beauceron a développé une approche préventive novatrice auprès de ses patients.

Pendant ses études en médecine à l’Université Laval, Richard St-Hilaire se dirigeait initialement en pédiatrie. « J’aimais beaucoup les enfants, mais le détachement émotif était trop difficile (envers les patients). La cardiologie était un autre choix intéressant », dit-il.

Richard St-Hilaire a effectué sa résidence à l’Hôpital Saint-François d’Assise et l’Hôpital Laval de Québec, ainsi qu’au Toronto General Hospital.

Le docteur St-Hilaire se dirigeait initialement vers la pédiatrie.

« Je faisais surtout des cathétérismes cardiaques. On introduisait une sonde pour aller vérifier l’état du cœur. C’était un examen à effectuer avant les chirurgies », précise M. St-Hilaire.

Retour en Beauce

À 29 ans, il retourne dans sa ville natale et devient le premier cardiologue de Saint-Georges. « En 1971, il y avait seulement des praticiens généraux, un service de chirurgie/anesthésie et un ORL. Je n’avais aucun outil au départ, sauf mon stéthoscope. On ne parlait pas de réanimation cardiaque et les chocs électriques étaient récents », raconte le docteur St-Hilaire.

Au cours de sa carrière, Richard St-Hilaire a travaillé avec de multiples instruments. À son domicile, celui-ci conserve le premier électrocardiogramme avec lequel il a diagnostiqué des angines et insuffisances cardiaques. Pendant longtemps, le cardiologue beauceron devait être disponible en tout temps.

« Jusqu’en 1986, j’ai été le seul cardiologue de Saint-Georges. J’étais de garde 365 jours par année. Les systèmes de codification n’existaient pas (pour le rejoindre). Une fois, la police est venue me chercher à la balle molle pour que j’aille aider un patient », mentionne M. St-Hilaire.

Volet préventif

Pour Richard St-Hilaire, vaut mieux prévenir que guérir. Avec son ami Guy-Paul Côté, il a créé un programme d’exercices pour les cardiaques. Le duo soutenait bénévolement les patients en dehors de leur travail régulier, dans un local près de l’hôpital et à l’école des Deux-Rives.

Richard St-Hilaire a conservé l’électrocardiogramme avec lequel il a effectué ses premiers examens cardiaques.

« On avait réalisé une collecte de fonds pour l’achat d’un défibrillateur. Le programme était un organisme avec des administrateurs. C’est devenu la Fondation du cœur Beauce-Etchemin », indique le docteur Saint-Hilaire.

Ce dernier a aussi effectué le tour des paroisses afin de présenter des conférences sur la cardiologie. « J’en profitais pour faire des consultations. J’étais accompagné par des infirmières et techniciens en laboratoire », explique M. St-Hilaire.

Famille unie dans la santé et l’histoire georgienne

Comme lui, ses frères et sœurs ont choisi la santé comme champ de profession. « Jean-Marc était neurologue. Micheline et Pierrette sont devenues infirmières. Paule et Jacques étaient des dentistes », dit Richard St-Hilaire, aujourd’hui âgé de 79 ans.

Sa conjointe, Francine Poulin, a été infirmière, enseignante et employée en recherche. Malgré des horaires chargés, le couple a eu cinq enfants. Ils sont devenus grands-parents de six petits-enfants (le septième est en route).

Richard St-Hilaire et Francine Poulin

Prenant sa retraite avec le sentiment du devoir accompli, Richard St-Hilaire déplore deux éléments dans la médecine actuelle : le manque de travail et d’empathie. « Je n’ai jamais eu peur de travailler et me remettre en question. Malheureusement, la médecine est de moins en moins humaine », conclut-il.

Fait anecdotique : certains lecteurs se rappelleront des pères de Richard et Francine. Le premier, Joe St-Hilaire, possédait un garage du même nom sur la 2e Avenue. Le second, Lucien Poulin, a été le premier chef police/pompier permanent de la Ville de Saint-Georges.