Préposé aux bénéficiaires: la pénurie bien réelle en Chaudière-Appalaches

Selon la plus récente enquête nationale sur la pénurie de main-d’œuvre dans les ressources intermédiaires d’hébergements (RI) du Québec, plus de 2 500 postes sont à pourvoir au Québec dont près de 70 en Chaudière-Appalaches.

Selon les résultats dévoilés par l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec (ARIHQ), les RI sont touchées par une pénurie de main-d’œuvre sans précédent qui pourrait avoir un impact rapidement sur les services offerts aux 14 000 résidents du réseau.

En effet, 83 % des gestionnaires de RI sont victime de la pénurie. Selon les gestionnaires, 2,68 personnes devraient être embauchées dans chaque ressource intermédiaire d’hébergement. En Chaudière-Appalaches, ce sont 2,1 embauches qui sont nécessaires afin de venir combler les besoins en personnel. La pénurie est également importante dans les RI offrant des services aux personnes vivant avec un handicap physique, une déficience intellectuelle ou une problématique de toxicomanie ainsi que dans les RI accueillant 15 résidents et moins.

À l’échelle du réseau, un poste est à pourvoir pour chaque tranche de 6 résidents, 6,8 en Chaudière-Appalaches. «Avec des chiffres d’un tel ordre, les services pourraient être affectés», souligne le chercheur Charles Tessier, Ph. D., qui a compilé les données de l’enquête commandée par l’Association.

«Déjà les RI redoublent d’imagination aux quatre coins du Québec afin de trouver des solutions à la pénurie. Or, des solutions plus globales s’imposent. La situation est alarmante et si rien n’est fait, la crise s’accentuera avec le vieillissement de la population. Il s’agit d’un véritable enjeu de société auquel nous devons trouver des réponses collectivement», expose pour sa part le président du conseil d’administration de l’ARIHQ, Michel Clair.

Pistes de solutions

L’Association considère que le déploiement d’une campagne nationale de valorisation de leur rôle est nécessaire, tout comme les conditions de travail dans le milieu.

«De plus en plus de préposés se tournent vers d’autres emplois ou font le choix d’aller travailler en CHSLD, où ils reçoivent un salaire pouvant atteindre 10 $ de plus de l’heure pour un travail équivalent, voire moins exigeant. Il faut absolument valoriser davantage les gens qui prennent soin des plus vulnérables», explique la directrice générale de l’ARIHQ, Johanne Pratte.

L’organisation souhaite également travailler avec le gouvernement pour faciliter la formation et l’insertion en emploi, développer une plateforme faisant la promotion du réseau, faciliter et structurer l’embauche de travailleurs étrangers temporaires et intégrer des innovations technologiques.