Prévisions financières au pays : il faut des allègements fiscaux

Avec de faibles croissances anticipées au cours des deux prochaines années au pays, Denis Sénécal de BMO Groupe financier considère que les contribuables et les PME auraient besoin d’allégements fiscaux pour mieux soutenir l’économie canadienne.

«Notre croissance en 2017 pourrait se situer aux alentours de 1 % à 1,5 % avec des probabilités de baisse de taux d’intérêts. Il y a beaucoup de risque sur le côté canadien, mais peu de solutions. Nous ne sommes pas en récession, mais nous allons nous sentir moins à l’aise lors des prochaines années», explique M. Sénécal qui était l’un des deux conférenciers du Conseil économique de Beauce (CEB) le 15 décembre dernier au centre des congrès Le Georgesville.

Selon M. Sénécal, l’économie canadienne est trop peu diversifiée et pas assez productive. De plus, il affirme que le pays ne pourra compter sur le secteur manufacturier de l’Ontario et le pétrole de l’Alberta comme par le passé. «Le Québec s’en tirera relativement bien. Notre avantage est que nous sommes plus diversifiés que les autres provinces», analyse le premier vice-président et chef des placements Gestion active de titres à revenu fixe chez BMO Gestions d’actifs.

Cependant, le détenteur d’une maîtrise en sciences économiques au HEC insiste sur le fait que les politiques monétaires et fiscales ne sont pas adaptées à la réalité des Canadiens. «Nous ne pouvons pas baisser les taux directeurs puisque c’est assez limité comme effets sur l’économie. Ça devra venir de la consommation intérieure. Il faut avoir des baisses de taxes pour leur permettre de consommer quand même, et ce, sans augmenter leur niveau de dette qui est déjà très élevé», explique M. Sénécal.

Celui-ci propose aussi un allègement fiscal pour les PME afin qu’elles jouent un rôle prépondérant dans notre économie. «Cela peut avoir un impact très intéressant. Espérons toutefois que nous ne renégocierons pas les accords de libre-échange. Les États-Unis ne négocient pas à la baisse… Il y a donc beaucoup de risques pour le Canada. Il n’y a rien désastreux avec l’élection de Donald Trump aux États-Unis, mais il n’y a rien de réjouissant», spécifie le conférencier.

Une devise volatile

Avec la récente augmentation du taux directeur de la Réserve fédérale américaine, le dollar américain équivalait à 1,34 $ canadien le 15 décembre. «Nos économistes-stratégistes prévoient que le dollar américain continuera de s’accroitre jusqu’à 1,37 $ d’ici six mois pour redescendre à 1,34 $ en fin d’année 2017», souligne Jérôme Lavoie, vice-président Marchés des devises-revenu fixes à la BMO.
À long terme, M. Lavoie souligne que les économistes parlent d’une «nouvelle parité» de la valeur du dollar américain oscillant autour d’un taux de 1,26 $ canadien.