Projet Optilab : les technologues médicaux manifestent à Saint-Georges

Le personnel des laboratoires a manifesté mercredi dernier devant l’hôpital de Saint-Georges afin de sensibiliser la population sur les impacts du projet de centralisation des laboratoires médicaux, connu sous le nom d’Optilab.

La réorganisation des laboratoires médicaux dans la région de Chaudière-Appalaches se fait trop vite et de façon drastique selon les membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS). Ce projet vise le transfert de 70 % des prélèvements pour analyse vers l’Hôtel-Dieu de Lévis.

«Nous ne sommes pas contre le projet Optilab. C’est fait de façon précipitée et nous sommes inquiets. Nous comprenons que le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a une tâche à faire, mais il le fait d’une main de fer. Nous voulons travailler plus en collaboration», rapporte Danielle Duguay, répondante politique à l’APTS.

Mme Duguay souligne que la réforme aura un impact socioéconomique énorme en raison des pertes de 35 postes de technologistes médicaux en Chaudière-Appalaches, mais aussi le prolongement des délais imposés aux patients pour l’obtention de résultats ainsi que l’établissement de diagnostics.

«D’importants examens nécessitent une analyse immédiate, précise-t-elle. Les gens devront donc se déplacer à Lévis pour les subir, alors qu’ils pouvaient auparavant se rendre à l’hôpital le plus près de chez eux. Cette réduction des services représente un recul en termes de qualité de vie», mentionne Mme Duguay, rappelant que la mission de l’APTS est de protéger ses membres et la population.

En raison du territoire de plus de 15 000 kilomètres carrés, parmi les tests qui devront être effectués à l’extérieur, elle cite ceux en pathologie effectués pour détecter le cancer. «La perte de proximité nous expose aussi à des risques de dégradation ou de perte des échantillons. La communication entre les intervenants est beaucoup plus facile quand tout se fait sur place», souligne Danielle Duguay.

Des manifestations ont aussi eu lieu à Lévis et à Montmagny.

Beaucoup d’appuis en Beauce

Les manifestants ont pu recueillir de nouveaux appuis sur l’heure du midi. Ils comptent aussi sur l’appui de la majorité de la cinquantaine de médecins spécialistes de l’Hôpital de Saint-Georges. Cette pétition réclame un moratoire sur le déploiement du projet Optilab tel que le souhaite le conseil des maires de la Beauce-Sartigan. «Jusqu’ici, les technologues de Saint-Georges auront eu l’appui de plus de 900 personnes sur la pétition alors qu’au niveau provincial, nous allons atteindre le cap des 10 000 signatures à l’APTS», rapporte Mme Duguay.

Parallèlement à ces actions, le ministre de la Santé a affirmé récemment qu’il ne passerait pas à côté de cette réorganisation qui générerait des économies de 75 M$ qui seront réinvesties dans la santé, dont les soins à domicile et les CHSLD.

D’autres inquiétudes soulevées

La centralisation des opérations des analyses à Lévis pourraient entraîner l’envoi des appareils de laboratoires acquis via la Fondation santé Beauce-Etchemin à Lévis. Le maire de Saint-Georges, Claude Morin, dit suivre de près ce dossier puisque cela génère diverses inquiétudes auprès de la communauté d’affaires qui a généreusement appuyé la Fondation au fil des ans.