Prolongement de l’autoroute 73 : le trafic lourd avant les vacanciers ?

Claude Morin, maire de Saint-Georges, est un ardent défenseur du prolongement de l’autoroute 73. Il rappelle que la Beauce a déjà été un important point de passage du Québec aux États-Unis.

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« Ce n’est pas pour rien que la 173 s’appelle la route du Président-Kennedy. Dans l’ancien village d’Armstrong, il y avait des hôtels et stations-services. Les gens de la Beauce, de Québec et de l’est de la province passaient par chez nous », dit M. Morin.

Le poste de Jackman, près de Saint-Théophile, est le seul point d’accès entre le Québec et le Maine. Les autres douanes sont liées au Nouveau-Brunswick.

À une exception près, le point Saint-Théophile/Jackman est au sommet pour les passages de camions lourds. Selon Claude Morin, le but premier du prolongement de la 73 était de sortir ce trafic de la route 173.

Le maire de Saint-Georges, Claude Morin.

« On voit déjà la différence à l’entrée de Saint-Georges, mais aussi à Notre-Dame-des-Pins et Beauceville. Il faut au moins sortir les camions du boulevard Lacroix. On a vécu deux décès récents près de la 118e Rue, des accidents impliquant des camions », rappelle Claude Morin.

Il ne se fait aucune illusion quant à une rapide augmentation du taux de vacanciers empruntant l’autoroute 73. Trois autres points frontaliers Québec/États-Unis (voir tableau) sont liés par une autoroute de chaque côté de la frontière. Ils débouchent sur le Vermont et l’État de New York.

« Le Maine n’a jamais fait son bout de chemin pour une autoroute vers le Québec. Ils ont préféré se concentrer sur le Nouveau-Brunswick. C’est pour ça que des Québécois font un détour par le poste de Lacolle. Le trajet est plus long, mais ils roulent toujours sur une autoroute », indique M. Morin.

Développement économique

Depuis l’arrivée de l’autoroute 73 à Saint-Georges, Claude Morin constate une vigueur économique renouvelée dans la ville. Il voit toujours ce prolongement comme un outil de développement.

« En premier lieu, on doit sortir le trafic de la ville avec, au minimum, un boulevard urbain. Le prolongement de la 73, je le vois comme un marathon au lieu d’un sprint. Ça a pris 40 ans pour amener la 73 de Sainte-Marie à Saint-Georges », mentionne-t-il.

Richard Lehoux, député de Beauce.

Richard Lehoux, député fédéral de Beauce, appuie à 100 % ce prolongement. « En voyant le carrefour giratoire sur la route 204, on voit que le problème est loin d’être réglé. Le fédéral peut donner du soutien financier, mais la décision finale (pour les travaux) relève de Québec. Samuel Poulin (député de Beauce-Sud) a tout mon soutien », indique-t-il.

Samuel Poulin réaffirme que le prolongement de la 73 fait partie des 181 projets inclus dans le projet de loi 66. Cette législation vise l’accélération de projets pour une relance économique plus rapide au Québec.

« Nous visons toujours une route de contournement jusqu’à la 207e Rue. Les études du projet de loi sont commencées. Avec la synchronisation des feux de circulation à Saint-Georges, le trafic sera plus fluide. Ces deux projets sont complémentaires », précise M. Poulin.

Quant à Richard Lehoux, il est choqué que l’Agence des services frontaliers du Canada (AFSC) ne publie pas ses statistiques douanières sur le web, contrairement au U.S. Customs and Border Protection.

« C’est inconcevable. Ces informations doivent être disponibles pour tout le monde. Je ferai des vérifications auprès du ministère de la Sécurité publique », confirme M. Lehoux.