Quarante ans de pratique pharmaceutique pour Julien Sylvain

Julien Sylvain a ouvert sa pharmacie à Saint-Prosper en 1975. Quatre décennies plus tard, ce Beauceron originaire de Sainte-Marie est toujours aussi passionné par son métier.

Diplôme en main à l’âge de 24 ans, Julien Sylvain a travaillé un court moment à Saint-Georges avant de devenir pharmacien-propriétaire. À cette époque, aucune pharmacie ne se trouvait dans le secteur de Saint-Prosper.

«Ma conjointe Isabelle était ma secrétaire. La première année, on a travaillé l’équivalent de 1,50 $ de l’heure à deux. Nous savions que c’était un projet risqué, mais nous voulions relever ce défi. Je ne me voyais pas seulement comme un salarié pour toute ma vie», mentionne-t-il.

Jusqu’en 1984, la pharmacie se trouvait sur la 20e Avenue dans un bâtiment ayant abrité jadis un cinéma. L’entreprise a ensuite déménagé dans ses locaux actuels sur la 28e Rue, ceux-ci ayant été agrandis au fil des années.

«Au début, tous les dossiers étaient écrits à la main ou à la dactylo. On avait souvent des grosses semaines de plus de 70 heures. Malgré cela, je n’ai jamais pensé abandonner. Je me suis ajusté continuellement pour essayer de me rendre indispensable», précise Julien Sylvain.

À l’avant-garde

Bien avant l’arrivée de la loi 41 qui ajoutait des activités au champ d’exercices des pharmaciens, Julien Sylvain s’occupait de tâches normalement réservées aux médecins.

«J’ai déjà ajusté l’insuline d’un patient pour améliorer sa glycémie. En soins palliatifs, je rendais visite à des malades chez eux pour ajuster leurs doses de médicaments. Toutes mes interventions étaient structurées et ciblées», stipule-t-il.

Celui-ci avoue que ces gestes auraient été difficiles à faire dans de grands centres urbains. «Dans une petite municipalité, les clients sont souvent des amis ou des proches. C’était plus facile de s’entendre avec le médecin du coin pour partager des tâches», soutient Julien Sylvain.

Ce dernier a été le premier pharmacien au Québec à transmettre des réclamations électroniques de patients auprès de la Régie d’assurance maladie du Québec. En 2004, sa fille Caroline est devenue copropriétaire avec lui de la pharmacie maintenant sous la bannière Proxim.

Lorsqu’elle a parlé à son père de créer la première centrale québécoise indépendante de préparation des ordonnances (voir autre texte), Julien Sylvain a trouvé que c’était une excellente idée. De son côté, il dit ne pas être encore prêt pour la retraite.

«Je sais que mon bébé est en bonnes mains, mais je tiens à rester connecté pendant encore quatre ou cinq ans. Je donne des conférences et je suis des formations. Le patient doit rester au cœur de nos pensées. Le pharmacien ne doit pas avoir seulement le rôle de distribuer des médicaments», d’affirmer Julien Sylvain.