Quatorze aides médicales à mourir administrées dans notre région

Du 1er juin au 30 novembre, 14 aides médicales à mourir ont été administrées à des patients de la Chaudière-Appalaches selon le récent rapport relatif à la Loi concernant les soins de fin de vie. Le Centre intégré de santé et services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA) a fait connaître ce bilan lors de son conseil d’administration tenu le 25 janvier à Beauceville.

En tout, 21 demandes ont été faites sur l’ensemble du territoire et sept n’ont pu être autorisées, et ce, selon plusieurs motifs. Deux personnes sont décédées durant le processus, deux autres sont devenues confuses en cours d’hospitalisation et deux autres n’ont pu consentir à la demande. Il y avait aussi une personne qui s’est vu refuser l’administration de l’aide puisqu’elle n’était pas en fin de vie.

Soulignons que 26 sédations palliatives continues ont aussi permis à des patients de mieux contrôler leur douleur, même si cela pouvait abréger leur vie.

Pendant cette période, 216 patients ont reçu des soins palliatifs et de fin de vie en centres hospitaliers, 209 autres en centres d’hébergement et 180 dans les deux maisons de soins palliatifs situées respectivement à Lévis et Saint-Georges. De plus, 763 autres personnes les obtenaient à partir de leur domicile. Le prochain rapport du CISSS-CA sera transmis le 10 juin prochain.

Plus libres de leur choix

Yvon Bureau, travailleur social et consultant bénévole pour Mourir digne et libre considère que l’application de la Loi provinciale depuis décembre 2015 se passe bien partout au Québec avec plus de 300 demandes. «Pour les établissements, puis les soignants, on accompagne les gens en fin de vie avec ces droits nouveaux. Ils permettent aux gens d’être plus libres après avoir été bien éclairés de leurs choix. Chez les soignants, c’est seulement l’intérêt de la personne qui doit primer. C’est une belle philosophie. Au Québec, nous gérons bien le tout. Nous pouvons lever notre chapeau aux docteurs, aux avocats, aux organisations ainsi qu’au personnel soignant. La première année d’application a été, entre guillemets, un grand succès», commente M. Bureau.

Ce dernier souhaiterait toutefois des amendements et la bonification de la loi fédérale notamment. Cette loi exige le délai de 10 jours entre la demande et sa réalisation. «Dans certains cas, attendre dix jours c’est approprié, mais pour d’autres lorsque les douleurs sont affreuses et l’anxiété est trop grande, ce ne l’est pas. Quand une personne a les intestins qui bloquent et qu’elle vomit, dix jours c’est long lorsque tu souffres», commente le consultant bénévole.

Il propose aux gens aussi d’émettre des recommandations à la Commission sur les soins de fin de vie afin qu’elle examine toute question relative aux soins de fin de vie et de surveiller l’application des exigences particulières relatives à l’aide médicale à mourir.