Réforme scolaire : une grogne peu présente en région

Le constat est unanime. La Loi 40 n’aura que très peu de répercussions pour les municipalités de la région selon les députés de Beauce-Sud et Beauce-Nord ainsi que selon les préfets des MRC Beauce-Sartigan et Robert-Cliche.

Les relations entre les municipalités et la Commission scolaire Beauce-Etchemin ont toujours été bonnes. L’amendement concernant la cession de terrains gratuitement pour la construction d’écoles ne devrait pas causer problème. Cependant, c’est dans la façon dont cela s’est fait que ça accroche.

«C’est le principe. On nous dit qu’on est un gouvernement de proximité et qu’on nous fait confiance, mais ils ont deux ou trois problèmes dans certaines grandes villes. Et là, ils passent le rouleau compresseur sur l’entièreté du Québec. […] Le respect mutuel n’est plus là», souligne Normand Roy, préfet de la MRC Beauce-Sartigan et administrateur de la Fédération des municipalités du Québec (FQM).

Comme son homologue de Beauce-Sartigan, le préfet de la MRC Robert-Cliche, Jonathan Bolduc, indique être surpris que les municipalités n’aient pas été consultées avant le dépôt de l’amendement. «À mon sens, pour avoir un deal, il faut se parler», explique-t-il. Il trouve également que le gouvernement semble s’octroyer beaucoup de pouvoirs sans discuter.

Une bonne loi selon les députés

Les deux députés de Beauce-Nord et Beauce-Sud s’accordent : il s’agit d’une bonne loi et ils ont l’aval de la population. «Le mandat que l’on a reçu de la population c’est le changement. C’est ce qu’on fait. La population est avec nous et derrière nous. Il faut moins de structures pour mettre de l’argent dans les services», indique le député de Beauce-Sud, Samuel Poulin. Il ajoute également qu’il s’agit d’un engagement électoral qui date de l’Action démocratique du Québec (ADQ).

En tant qu’ancien commissaire scolaire, le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, a tout de même voté oui pour l’adoption de la Loi 40. «Avec les années, il y a eu beaucoup de modifications au niveau des programmes scolaires et là, on était rendu à la modernisation de la gouvernance scolaire. Moi, je pense que ça fait partie du cheminement scolaire au niveau du Québec», mentionne-t-il.

Concernant le palier de démocratie aboli avec la mise à pied des commissaires scolaires, Luc Provençal affirme que le Centre de service va être également une sorte de gouvernance qui va prendre la relève des commissaires. «Avec le conseil d’administration du Centre de service, il y a quand même une veille qui va se faire du côté qualité et services», ajoute-t-il.

De plus, il croit qu’il s’agit d’une bonne mesure d’obliger les municipalités à céder des terrains gratuitement pour la construction d’écoles. «C’est une bonne mesure parce qu’on veut réinvestir massivement au niveau des écoles. Il y a des besoins particuliers au niveau des régions, particulièrement à grande population. Je tiens à ajouter que je n’ai jamais vu de résistance dans notre région. De plus, en deux ans, si les gens ne sont pas capables de s’entendre, il y a un manque de bonne volonté», conclut M. Provençal.