Rester optimiste comme aîné pendant une pandémie mondiale

Les personnes de 70 ans et plus sont davantage à risque d’attraper la COVID-19 et développer des complications de la maladie. Certains aînés ont peur, alors que d’autres restent optimistes pendant cette crise historique.

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Le journal s’est rendu au Manoir du Quartier, à Saint-Georges, afin d’obtenir les impressions d’aînés vivant à cet endroit. Avec des masques au visage, les entrevues se sont déroulées à l’extérieur. L’accès aux visiteurs est interdit dans le bâtiment, sauf pour les proches aidants.

«Le plus dur, c’est de manger seul dans notre chambre. Il y a un seul menu (au lieu de trois choix). On vient nous le porter, car la salle à manger est fermée pour éviter les rassemblements. J’avais l’habitude de manger avec les trois mêmes personnes. On parlait du vieux temps et on comptait des jokes. Ça me manque beaucoup», admet Louisette Dallaire-Bolduc, qui fêtera bientôt ses 80 ans.

Gervaise Gaudreau, 85 ans, n’a pas peur du coronarivus. Victime de trois accidents vasculaires cérébraux (AVC), elle se sent en sécurité et félicite les employés au manoir pour leur excellent travail. Celle-ci est toutefois inquiète pour son mari, qui vit au CHSLD de Beauceville.

Les résidents ont accès au personnel en tout temps.

«Son alzheimer est avancé. Avant la COVID-19, j’allais le visiter souvent. Maintenant, je l’appelle parce que je ne peux pas sortir. Une infirmière au CHSLD lui place le téléphone près de l’oreille. Je lui parle en disant que je l’aime, mais il ne me reconnaît pas toujours», dit Mme Gaudreau.

Gertrude Larivière, 82 ans, a déjà vécu en Europe et aux États-Unis. Elle prévoyait se rendre aux Îles-de-la-Madeleine en août prochain, mais la COVID-19 a déjoué son projet.

«J’ai annulé mon voyage. Ça me stressait trop. Je ne fais pas mon deuil sur de futurs voyages, mais ça va prendre du temps. Au moins, on ne manque de rien (au Manoir du Quartier). En Beauce, il y a des familles où les parents ne travaillent plus. Ils sont plus dans la misère que nous», dit Mme Larivière.

Techno et résilience

Pour l’instant, toutes les aires communes intérieures demeurent inaccessibles au Manoir du Quartier. Les résidents peuvent se voir dehors, en respectant la distanciation sociale.

Les activités de loisir sont sur la glace, sauf la marche. Heureusement, les résidents ont la chance de discuter avec leurs proches par téléphone ou visioconférence. Des employés ont aidé les aînés moins familiers avec les discussions par Internet.

L’accès aux visiteurs est interdit dans le bâtiment, sauf pour les proches aidants.

«J’aime beaucoup la vidéo. Je peux voir mes sept petits-enfants et deux arrière-petits-enfants. On a perdu un peu notre liberté, mais contre vents et marées, on va arriver à s’en sortir», affirme Gervaise Gaudreau.

Quant à Louisette Dallaire-Bolduc, elle adore parler notamment avec l’un de ses petits-fils vivant au Japon. Aussi arrière-grand-mère, l’octogénaire demeure résiliente face aux conséquences de la COVID-19.

«Je respecte les règles, mais la maladie ne me fait pas peur. Quand mon heure sera arrivée, je vais partir sereinement», affirme-t-elle.