Rina et Pierre perpétuent le métier de cordonnier

Propriétaires de la Cordonnerie Paquet à Saint-Georges, Rina Paquet et Pierre Pelchat ont découvert cette profession il y a plus de trente ans.

L’aventure s’est amorcée en 1984 lorsque Normand Paquet, père de Rina, et sa conjointe Anita Drouin ouvrent une cordonnerie dans le magasin Bazar Linière à Saint-Côme.

«Mon père a toujours été impressionné par ce métier. En ouvrant le commerce, il est devenu propriétaire en me laissant toutefois le champ libre comme cordonnière», dit Rina Paquet.

Venant alors de terminer ses études secondaires, elle a appris ce travail sans suivre aucun cours. «Le côté manuel était dans ma génétique et j’adorais tout ce qui touchait aux arts plastiques à l’école», affirme celle-ci.

Pierre Pelchat l’a épaulé dès le début de leur relation. «Je venais faire des petites jobs le vendredi pour l’aider. Par la suite, je me suis impliqué à temps plein», mentionne-t-il.

En 1987, Normand Paquet a acheté la Cordonnerie Maheu de Saint-Georges. Rebaptisée Cordonnerie Paquet & Filles, elle est gérée par Rina et sa sœur Sonia. Quatre ans plus tard, la cordonnerie s’installe dans un nouveau bâtiment sur la 1ère Avenue. Rina et Pierre ont racheté l’entreprise familiale en 2001 afin d’en assurer la pérennité.

Multitâches

Aujourd’hui, certaines personnes associent le cordonnier à un travailleur d’une autre époque qui rapiéçait de vieux souliers. Pour Rina Paquet, cette simple définition ne représente pas la réalité.

«On répare beaucoup d’articles en cuir et plein d’autres objets, comme des patins et des vêtements. Nous faisons aussi beaucoup de couture et la réparation de petites toiles. Notre mandat est large», dit-elle.

Rina Paquet avoue que les instruments de travail du cordonnier n’ont pas beaucoup changé au fil des années.

Par exemple, pour réparer la couture des bottes, elle utilise un moulin à coudre avec une roue tournée manuellement. Un élargisseur permet également d’agrandir des souliers de cuir trop serrés.

Avec sa tige métallique, son marteau, ses clous et un peu de colle, Pierre Pelchat travaille notamment à mettre des nouvelles semelles et talons aux chaussures de tous genres, y compris des espadrilles.

«Les gens plus âgés viennent souvent nous voir, car ils ont été habitués à réutiliser leurs choses au lieu de les jeter. C’est un bel exemple de récupération écologique quand on pense à toutes les chaussures qui se trouvent maintenant au dépotoir à Saint-Côme», pense M. Pelchat.

Rina Paquet aimerait que les jeunes soient plus éveillés envers cette profession. «C’est un travail où on doit être ingénieux et patenteux, mais on a dévalorisé les métiers manuels. Certains jeunes ne sont même pas capables de coudre un bouton», déplore-t-elle.

Cette dernière ne voudrait pas exercer un autre travail. «C’est un métier noble qui sort peut-être de l’ordinaire, mais ça existera toujours.», croit Mme Paquet.