Roland Gagné rend la vie aux animaux par la taxidermie
Roland Gagné exerce l’art de la taxidermie depuis 35 ans. Méticuleux dans son travail, il conserve l’apparence de la vie des animaux d’une manière saisissante.
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C’est à l’âge de huit ans, pendant une visite avec son père au magasin général de Saint-Odilon, que Roland Gagné a eu une révélation.
«Je me rappelle de l’énorme tête d’orignal qui était accrochée au mur. Je trouvais ça tellement beau à regarder. J’ai ensuite développé une passion pour la chasse, la pêche et le trappage, mais la taxidermie est devenue une vraie maladie», avoue l’homme de 82 ans.
Ayant suivi des cours lorsqu’il travaillait à Montréal, Roland Gagné a continué la taxidermie après sa retraite. Celle-ci concordait avec son retour dans sa terre natale de Beauceville.
«Les cours portaient sur les chevreuils, oiseaux et poissons. Chaque animal demande une finition différente. C’est pour ça qu’on doit travailler avec plusieurs outils et accessoires», précise Roland Gagné.
Étapes à suivre
Lors de notre passage dans son atelier, Roland Gagné s’affairait à préparer une tête de chevreuil. Ce n’est pas la véritable tête qu’on retrouvera sur le mur, mais la peau installée sur un moule adaptable en uréthane.
«On doit retirer le crâne et les organes. On tanne la peau en la faisant tremper dans un produit spécial pendant une semaine. Parfois, il faut recoudre des trous sur la peau qui ont été faits par des balles. Je la mouille ensuite pour qu’elle s’étire mieux», explique M. Gagné.
En plaçant la peau sur le moule, Roland Gagné peut retravailler ce dernier avec ses outils de mesure, perçage et rabotage afin que le modèle s’ajuste parfaitement à la fourrure.
«Je fais tenir la peau avec de la colle, des épingles et du mastic avant le temps de séchage. J’installe les yeux en vitre sur les bons angles pour que l’animal donne l’impression de nous regarder. Si le chevreuil possède des cornes, il faut découper un morceau de crâne qu’on colle sur le moule», mentionne Roland Gagné.
Celui-ci précise que d’autres méthodes existent en taxidermie, mais Roland Gagné ne pratique pas toutes ces manières de modeler.
Par exemple, des animaux complets peuvent être empaillés. Pour la simple exposition d’un crâne osseux, au-delà du nettoyage, le blanchiment au peroxyde avec un pinceau est une tâche essentielle.
Selon Roland Gagné, la «fixation» des poissons est l’art taxidermique le plus complexe. Il a cessé de pratiquer cette méthode demandant énormément de patience et minutie.
«On utilise aussi des moules, mais la peau est fragile et on ne peut pas la recoudre. Quand la peau sèche, ça peut laisser des trous dans la tête. Il faut le peindre et ça peut aller de 12 à 22 couleurs différentes pour une reproduction exacte du poisson», dit-il.
Roland Gagné sait que sa passion est aujourd’hui pratiquée par moins de gens, mais la taxidermie ne disparaîtra jamais d’après lui. «Ça existera tant qu’il y aura des chasseurs et des pêcheurs», conclut-il.