Saint-Charles au lieu de Sainte-Claire: surprise et déception pour TASBI

AMBULANCES. S’il se réjouit des annonces gouvernementales en matière de bonification des heures de services ambulanciers, incluant celle touchant Saint-Charles, le président des Travailleurs ambulanciers de Beauce (TASBI), Christian Duperron, a dit ne pas comprendre le fait que la caserne de Sainte-Claire n’en fasse pas partie, alors que des statistiques démontrent que l’ambulance de faction à cet endroit est la plus utilisée au Québec.

« Nous sommes heureux des modifications annoncées et on considère que c’est une bonne nouvelle. C’est un grand pas vers la fin des horaires de faction, mais qu’est-ce qu’on attend pour (régler) Sainte-Claire ? Je ne compte plus les interventions dans les médias à cet effet et on ne dit pas n’importe quoi. On a pointé un secteur qui pour nous est évident et les chiffres démontrent qu’il y a un problème à cet endroit », rappelle-t-il. Tous les intervenants au dossier, que ce soit le syndicat, l’employeur ou le CISSS, souhaitent des changements à cet endroit.

« Le ministère semble lui aussi dire qu’il y aura une deuxième phase, mais quand ? On a une ambulance 10 h par jour et un horaire de faction de 14 h où les gars sont toujours partis sur des appels. La condition d’un horaire de faction est un frein à la venue de nouvelle main-d’œuvre. Quand les jeunes voient ce qui est offert à Lévis ou à Québec où on a des horaires fixes, le choix est facile et ils vont migrer vers les centres urbains. Il faudra que cette transformation s’effectue bientôt, car nos ambulanciers sur le terrain ne savent plus quoi faire. Je suis content pour les autres, mais on ne comprend pas pour Sainte-Claire. Il y a quelque chose qui nous échappe. »

Tout en se réjouissant de voir une bonification des services sur le territoire de sa localité, le maire de Saint-Charles, Pascal Rousseau, trouve dommage lui aussi qu’une partie du territoire soit laissée pour compte. « C’est dommage pour le territoire de Sainte-Claire, car on le sait que les besoins sont criants. Je savais que des demandes avaient été faites pour le territoire de Saint-Charles, car passé une certaine heure, les ambulanciers ne sont plus à la caserne, mais à leur domicile. Pour une intervention, même tout près, c’est au minimum une quinzaine de minutes. Tu ne veux pas qu’un proche ait un malaise le soir, à titre d’exemple », précise-t-il.

Situation géographique

S’il se réjouit lui aussi que la bonification des heures accordées à la centrale ambulancière de Saint-Charles permettra, comme ailleurs en Chaudière-Appalaches, de mettre un terme aux horaires de faction, le directeur des services préhospitaliers et ambulanciers au CISSS de Chaudière-Appalaches, Richard Ouellet, précise que le ministère de la Santé avait choisi d’investir à Saint-Charles au lieu de Sainte-Claire en raison, croit-il, de sa situation géographique avantageuse. « Les ambulanciers à cet endroit pourront apporter plus facilement leur soutien à plusieurs secteurs comme Lévis, Montmagny et le reste de Bellechasse », précise M. Ouellet qui est d’avis que d’autres analyses seront effectuées dans le futur et que d’autres annonces en matière de bonification des services ambulanciers seront faites, subséquemment.

« Le ministère a vu le déploiement dynamique avec les horaires à l’heure tout autour et il a jugé qu’en investissant à Saint-Charles, cela permettrait possiblement d’aider Sainte-Claire d’une autre manière. Ce que j’en sais, c’est que cela n’a pas été fait au détriment d’autres régions. C’est un portrait global qui a été fait et le ministère a décidé de bonifier d’autres régions que Sainte-Claire. »

« Si ce n’était que de moi, on les aurait toutes transformées (les 13 ambulances de Chaudière-Appalaches), mais nous sommes tributaires des budgets accordés par le Conseil du Trésor. C’est le ministère de la Santé qui reste le maître d’œuvre de tout ce dossier. Ils nous ont consultés et ont pris en compte nos recommandations. Ils ont analysé les charges de travail et les plans de déploiement, puis ils ont établi un plan presque final qui tient quand même compte de nos recommandations. Sainte-Claire en faisait partie, mais cela n’a pas été pris en compte par le ministère pour le moment », reconnait-il.