Saint-Côme est en grande séduction pour attirer des médecins

La municipalité de Saint-Côme-Linière a amorcé une grande séduction pour attirer de jeunes médecins dans la future clinique médicale qui sera greffée au complexe santé La Résidence Les Trois Ailes et la pharmacie. L’objectif est de trouver des successeurs au Dr Réjean Bougie, qui est à l’aube de la retraite, pour prendre soin de ses 3316 patients.

«Je suis rendu une vieille croûte et il faut emmener de nouveaux médecins. Nous devons faire mieux que Saint-Georges. Il faut voir et penser grand», a commenté le médecin de 63 ans.

«Si nous voulons une relève médicale, il faut greffer à la clinique un centre d’intérêt avec les Trois Ailes et la pharmacie. Il faut avoir un concept novateur, plus large avec une offre de services plus grande. Sans cela, il n’y aura pas de nouveaux médecins», ajoute M. Bougie impliqué dans le projet.

C’est exactement le message qu’a reçu le maire de la municipalité, Yvon Paquet, lors d’un récent entretien avec les dirigeants du Centre de santé et services sociaux de Chaudière-Appalaches (CISSS-CA). Ces derniers l’ont avisé ainsi que les élus de Saint-Martin et de Saint-Gédéon de se prendre en main parce que le CISSS-CA ne pourra pas forcer la main de jeunes médecins de s’y établir pour assurer la relève de leurs omnipraticiens déjà en place. «Si nous faisons de la grande séduction avec cette clinique à Saint-Côme, ils ont dit qu’ils pourraient nous aider. Les jeunes médecins veulent travailler en groupe et recherchent une qualité de vie. C’est tout à fait normal. Ils ne veulent pas vivre la même situation que le Dr Bougie avec ses 3316 patients à la veille de sa retraite», insiste le maire.

Le problème de la structure

@R:Avec 40 ans de pratique médicale, Réjean Bougie souligne qu’attirer des médecins en périphérie n’est pas une tâche simple en raison notamment des contraintes actuelles. «Sincèrement, le gros problème est la structure administrative créée en partie par le gouvernement (et ses récents projets de loi). C’est du dirigisme total, en ce qui concerne les médecins sur leurs façons de travailler, de choisir les lieux de pratique et comment la pratique doit se faire. L’initiative locale n’existe plus», déplore-t-il.

Ce même dirigisme a créé une concentration des services médicaux et des groupes de médecine familiale dans les grands centres tels qu’à Saint-Georges. «Cela n’améliore pas l’accessibilité, ça l’alourdit», croit M. Bougie.

«Plusieurs municipalités ne sont pas desservies en périphérie. Il y a une population qui a besoin d’avoir quelque chose dans leur milieu. Il faut arrêter de concentrer à certains endroits. Au niveau politique, il faut qu’ils sachent que ça doit s’arrêter. Il faut essayer de briser le carcan», conclut le médecin de Saint-Côme rappelant que des élections provinciales auront lieu dans 18 mois.