Saint-Georges dépose une poursuite de 551 620 $

La Ville de Saint-Georges a entamé des procédures judiciaires concernant l’usure prématurée de membranes de l’usine de filtration d’eau potable inaugurée en juin 2007. Dans sa poursuite du 18 octobre, elle réclame 551 620 $ aux défendeurs impliqués dans ce projet soit l’entreprise Pomerleau, WSP Canada, l’ingénieur Serge Berberi, Stoncor (RPM Canada) ainsi que La Garantie, compagnie d’assurance d’Amérique du Nord.

La Ville réclame à ceux-ci 511 620 $ pour l’achat et la pose de nouvelles membranes, 25 000 $ pour la perte de durée de vie du béton de l’usine et des dommages de 15 000 $ supplémentaires pour les futures vérifications de l’état du béton. «Ce n’est pas aux citoyens de payer pour cela», affirme le maire Claude Morin.

Lors de cette soirée, les élus ont donné le mandat précis à Me Vincent St-Pierre de la firme Morency Société d’avocats de dénouer l’impasse qui perdure depuis 2014.

Problème décelé en 2012

Le 20 décembre 2004, Pomerleau a obtenu le contrat pour tripler la capacité de traitement et de distribution de l’eau potable sur le territoire de Saint-Georges au coût de 19 M$. Avant la réception définitive des travaux en 2012, la Ville a remarqué le gonflement des membranes de caoutchouc protégeant les bassins de béton de l’usine de filtration fonctionnant à l’ozone. À ce moment, des correctifs ont été apportés par Pomerleau et la Ville s’est prévalue d’une garantie de construction de deux ans supplémentaires.

Lors de l’inspection du 14 février 2014, d’importants problèmes avec les membranes ont été décelés à plusieurs endroits. Dans un des bassins, des membranes de géotextile ont même disparu laissant le béton sans aucune protection selon la poursuite. Dans celle-ci, la Ville attribue plusieurs manquements aux entreprises impliquées dont à la firme WSP. Selon les analyses, cette dernière ne s’était pas assuré que les membranes, utilisées dans les plans et devis, étaient impropres à l’usage auquel elles étaient destinées.

Devant l’inaction des défendeurs, la Ville a tout d’abord mis en demeure WSP et Pomerleau avant de déposer sa poursuite.

Ils nient leurs responsabilités

À l’instar de la firme d’ingénierie, Pomerleau nie toute responsabilité à l’égard de cette usure prématurée des membranes de l’usine. «Nous sommes fortement d’avis que Pomerleau n’a commis aucune faute en ce qui concerne l’installation de la membrane pour le projet d’usine de filtration de Saint-Georges. Nous avons installé les matériaux requis par la Ville selon les spécifications. Pomerleau n’a reçu aucun avis de non-conformité ni des ingénieurs-conseils, ni de la Ville lors de l’installation de la membrane.  La membrane choisie semble être sensible aux procédés utilisés pour le traitement de l’eau par la Ville dans l’usine de filtration. Pomerleau n’a rien à voir là-dedans», a notamment spécifié Caroline Van Der Meer, directrice des communications chez Pomerleau.

Puisque Pomerleau ne souhaite pas effectuer les correctifs, la Ville a aussi sommé La Garantie et Stoncor de dénouer le dossier, mais les défendeurs n’ont également pas donné suite à la mise en demeure.

Aucune date n’a été fixée pour la suite des procédures au palais de justice de Saint-Joseph.