Saint-Georges rejette-t-elle trop d’eaux usées dans l’environnement ?

Selon une carte interactive sur les déversements d’eaux usées, lancée à la fin du mois de septembre par la Fondation Rivières, la Ville de Saint-Georges obtient un indice d’intensité des déversements de 472 568 m³ d’eau en 2019, soit un niveau très élevé.

Les données que l’on retrouve sur la carte proviennent du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Elles ont toutefois été simplifiées par l’organisme qui a développé l’indice d’intensité.

Le directeur général de la Fondation Rivières, André Bélanger, explique qu’il préfère utiliser l’indice d’intensité des déversements par habitant pour mieux comparer la situation entre différentes villes. Si l’on divise l’indice d’intensité des déversements de Saint-Georges par sa population, le résultat est de 14,17 m³ d’eau. « Ce n’est pas le chiffre réel. Il s’agit du maximum que l’ont pourrait théoriquement atteindre. C’est sûr qu’il y en a eu moins que cela », précise-t-il. Le nombre obtenu permet toutefois de faire un suivi annuel et de voir quelles municipalités s’améliorent, soutient M. Bélanger.

L’indice présente donc la quantité maximale d’eaux usées pouvant transiter dans un ouvrage de surverses sans déborder. Plus la capacité de l’ouvrage est grande, plus il a de chances de recevoir une quantité d’eau excédant sa capacité lors d’un événement de débordement.

À noter que sur la carte, on remarque une importante hausse dans plusieurs villes à partir de 2016. Cela est dû au fait que depuis 2016, les municipalités sont obligées de comptabiliser le nombre de débordements chaque jour alors qu’ils étaient comptabilisés chaque semaine auparavant.

Saint-Georges affirme répondre aux normes gouvernementales

Du côté de Saint-Georges, le directeur des services techniques, Alain Roy, explique que la ville respecte les critères de rejets du ministère de l’Environnement. « Nous sommes obligés d’envoyer les registres de débordements. Si nous ne respectons pas les critères, nous risquerions de nous faire bloquer nos prolongements de réseaux et les développements résidentiels », indique-t-il.

Parmi les critères, aucun ouvrage de la ville ne peut déborder par temps sec. Si des travaux doivent avoir lieu sur l’un des ouvrages, elle doit en aviser le ministère préalablement pour éviter que le débordement ne soit comptabilisé.

M. Roy ajoute que l’usine de filtration a été conçue pour un débit quotidien de 19 500 m³ d’eau par jour. « Au lieu de recevoir 17 000 ou 18 000 m³ par jour, le débit peut pratiquement doubler en périodes de pluie ou de fonte », mentionne-t-il.

« Durant ces périodes, il y a des journées entières que les débordements sont causés par de l’eau infiltrée. Oui cela fait un gros volume d’eau, mais c’est souvent de l’eau qui retourne directement à la rivière ». Ce n’est pas l’égout sanitaire qui se retrouve à la rivière, poursuit-il.

Il affirme que l’usine, qui a été construite vers la fin des années 1990, a été conçue pour pouvoir déborder lors de pareilles situations.

Des solutions

Selon M. Bélanger, il faut penser l’aménagement des villes en fonction de leur capacité à ne pas rejeter l’eau de pluie dans les systèmes de traitement. « Ce peut être en faisant en sorte de créer des rigoles le long des rues et les diriger ailleurs que dans le réseau ou en mettant du gazon au lieu d’une bordure en béton le long des trottoirs », donne-t-il en exemple.

L’agrandissement de l’usine d’épuration est aussi une solution, mais celle-ci est beaucoup plus dispendieuse.

Pour consulter la carte interactive, rendez-vous sur le site Internet de la Fondation Rivières.