Santé financière toujours précaire dans le transport par autobus

Pierre Breton, propriétaire d’Autobus Breton, s’attendait à un retour plus progressif des passagers en transport nolisé cette année. Cependant, les conséquences associées à la pandémie nuisent toujours à l’industrie.

« En 2020, on avait zéro revenu lié au transport nolisé. Depuis le début de l’année, ça représente seulement 2 % de notre chiffre d’affaires habituel », explique M. Breton.

Il avait plaqué cinq de ses 11 autocars le printemps dernier. « On avait des réservations de juin à octobre, mais tout a été annulé. Le gros de notre clientèle regroupe des Européens visitant le Canada et des Québécois allant aux États-Unis. Avec les frontières fermées, personne ne peut voyager », rappelle M. Breton.

L’intérêt des gens pour les vacances locales n’a pas suffi à renflouer les coffres de l’entreprise. « On a eu quelques trajets Montréal-Toronto et de Montréal vers la Gaspésie. Les grossistes et agences de voyages ne s’attendent pas à ce que ça reprenne avant 2022 », dit Pierre Breton.

Chez Autobus Breton, le transport nolisé représente normalement 80 % du chiffre d’affaires. Depuis le début de la pandémie, Autobus Breton estime ses pertes à 5 M$.

« Nous étions passés de 25 à 11 autobus il y a sept ans. L’industrie était déjà instable et ça a empiré avec la pandémie. On a eu droit à la subvention salariale et des congés de capitaux auprès de nos institutions financières. On a aussi restructuré des tâches vers nos autres secteurs pour conserver le maximum d’employés », mentionne Pierre Breton.

Scolaire 

Le transport scolaire demeure un secteur important de la compagnie. Avec 65 autobus jaunes, celle-ci dessert toutes les écoles du Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE).

« Les règles sanitaires seront plus sévères cet automne. Tous les élèves devront porter le masque. Le CSSBE nous a envoyé des listes montrant les places assignées à chaque jeune dans l’autobus. Les enfants n’auront pas le choix de s’asseoir où ils veulent », indique Pierre Breton, ajoutant que cette nouvelle règle est imposée par la Santé publique et non le CSSBE.

Autobus Breton peut compter sur une meilleure stabilité financière dans ce domaine. « Les jeunes doivent aller à l’école et être transportés en toute sécurité. Dans la dernière année scolaire, on transportait un maximum de 48 élèves. Maintenant, on peut se rendre à notre capacité de 72 places », confirme M. Breton.

Interurbain

Le transport interurbain entre Saint-Georges et Québec, déjà déficitaire avant la pandémie, accueille toujours aussi peu de passagers. Grâce à une aide d’urgence du ministère des Transports, Autobus Breton a réinstauré ses départs après une fermeture complète lors de la première vague.

« Notre entente d’aide financière avec les MRC prend fin le 31 décembre. Si les municipalités ne renouvellent pas leur contrat, on devra arrêter complètement le service interurbain », affirme Pierre Breton.

Malgré la tempête à laquelle il fait face, lui et ses employés gardent la tête froide. « Si on venait juste de commencer en business, on aurait fermé. Nous sommes une entreprise de longue date. On aura toujours besoin de chauffeurs pour assurer nos contrats », conclut M. Breton.