Se regrouper face au gouvernement pour arrêter les inondations

Les maires beaucerons se regroupent pour forcer le gouvernement provincial à réaliser des projets concrets, afin de favoriser l’écoulement des eaux et glaces dans la rivière Chaudière.

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Claude Morin et François Veilleux, maires de Saint-Georges et Beauceville, ont travaillé ensemble dans la conception de cette action conjointe. Des réunions ont eu lieu le 19 novembre à Québec et le 10 décembre à Sainte-Marie entre des maires et représentants ministériels (Environnement, Sécurité publique, Affaires municipales et de l’Habitation).

«On a beaucoup plus de poids si on travaille ensemble. On doit enlever les obstacles dans la rivière Chaudière causant les inondations. Il y en a une soixantaine, mais l’Environnement ne veut pas qu’on creuse dans la rivière avec des pelles mécaniques», dénonce Claude Morin.

La Ville de Saint-Georges ne peut pas remonter le barrage gonflable à la formation des glaces sur la rivière Chaudière au début de l’hiver, comme le suggère Brian Morse, ingénieur au département de génie civil et génie des eaux à l’Université Laval.

«Le barrage gonflable n’est pas fait pour être déployé dans la glace. Quant au barrage Sartigan, ce n’est pas nous qui contrôlons les vannes pour le débit d’eau, mais le gouvernement», indique Claude Morin.

L’araignée au lieu de la grenouille

Le maire de Beauceville, François Veilleux.

Devant les fonctionnaires, François Veilleux a aussi rappelé que «l’araignée» élimine mieux les risques d’inondations que la pelle-grenouille.

«Il a fallu que je leur explique la différence entre les deux. L’araignée creuse un chenal pour laisser écouler l’eau, au lieu de juste casser la glace. Elle est utilisée à Saint-Raymond (rivière Sainte-Anne) chaque printemps et ça fonctionne bien pour eux», affirme M. Veilleux.

L’araignée est d’ailleurs réservée pour la prochaine crue en 2020. «Si on l’utilise, ça coûtera 850 $ de l’heure. Le gouvernement pouvait payer 50 % de la facture, mais comme ce serait inclus dans un projet-pilote, je veux que ce soit 100 %», indique François Veilleux.

Ce dernier est furieux que les estacades de sapins, promises par le ministère de la Sécurité publique, n’aient pas encore été installées dans la rivière Chaudière.

«Le forage n’est même pas fini. C’est du temps perdu, alors que la rivière va regeler bientôt. Heureusement, nous avons une excellente collaboration avec Luc Provençal (député de Beauce-Nord). Lui aussi, il est tanné que les choses n’avancent pas assez vite», dit le maire de Beauceville.

Les fonctionnaires provinciaux ont aussi autorisé l’installation de murets de protection à Sainte-Marie et Scott. Il y aura formation d’un comité d’experts, avec une troisième rencontre fonctionnaires-élus en janvier, dont la date n’est pas encore connue.