Se réinventer pour enseigner son savoir aux travailleurs de demain

Dans ses campus de Saint-Georges, Sainte-Marie et Lac-Mégantic, le Cégep Beauce-Appalaches complétera bientôt sa première session « COVID ». Pour les enseignants, le casse-tête pandémique a débuté beaucoup plus tôt.

À lire aussi : Des étudiants prêts à tout pour réussir leurs cours

Le confinement général du printemps a mis fin abruptement à la session d’hiver 2020. Christian Pépin, responsable du programme Arts visuels, enseignait le cours Techniques photographiques et supervisait le projet d’intégration (épreuve synthèse) de certains finissants.

« On a perdu la moitié de la session. La fermeture complète du cégep empêchait les étudiants d’aller chercher leurs équipements et matériaux. Notre consigne était de donner une évaluation finale à tous les étudiants. À ce moment-là, ça a été un véritable casse-tête de trouver des alternatives », dit M. Pépin.

Au niveau des évaluations, la direction du cégep n’a donné aucune balise aux enseignants. « Ils ont fait appel à notre professionnalisme. Des enseignants ont poursuivi certains apprentissages à distance. L’épreuve synthèse était très importante pour moi. Mes étudiants avaient besoin de cette évaluation pour avoir leur diplôme », explique Christian Pépin.

Présentiel ou en ligne ?

Christian Pépin (gracieuseté – Christine Gélinas)

Avant le début de la session d’automne 2020, le Cégep Beauce-Appalaches a mis des directives d’enseignement en place pour chaque programme. Pour les arts visuels, tous les cours sont donnés en présentiel.

« Le cégep a considéré différents facteurs pour prendre sa décision. Nos ateliers sont immenses. C’était facile de maintenir la distanciation avec le même nombre d’étudiants. Nous utilisons beaucoup de matériaux pour la création. Ce ne sont pas tous les étudiants qui avaient assez d’espace à la maison », indique M. Pépin.

Il ne cache pas que la situation actuelle cause du stress ou de l’anxiété chez certains étudiants, qu’importe le programme d’études. Travaillant en enseignement depuis 25 ans, lui-même n’a jamais fait face à une situation aussi difficile sur le plan professionnel.

« Au moins, on connaît notre matière comme enseignant. Plus la session avançait, plus les profs ont ajusté leur approche. Je suis à l’aise sur le plan technologique. On a appris sur le tas, comme tout le monde. Les étudiants sont compréhensifs et disciplinés », affirme Christian Pépin.

Philippe Racette, président du syndicat des enseignants du Cégep Beauce-Appalaches, n’a que de bons mots pour les enseignants, étudiants et l’administration face à cette crise sans précédent.

« La fatigue est évidente pour tout le monde. Je suis fier des enseignants qui avaient le même objectif : la réussite des étudiants. La direction fait de son mieux pour nous aider. Nous devrons avoir une réflexion sur le plan technologique. Les cours à distance sont utiles, mais le contact humain reste essentiel », affirme M. Racette.