Se tourner vers l’immigration pour pallier le manque de main-d’oeuvre

Les Industries PF de Saint-Martin a procédé à l’embauche de neuf travailleurs colombiens pour pallier à la pénurie de main-d’œuvre.

Au départ, l’objectif était d’embaucher de 10 à 12 travailleurs. Cependant, l’entreprise ne pouvait pas dépasser un ratio de 10 % du total de son personnel. Elle s’est donc limitée à neuf employés: Andres, Diego, Donny, Hernan Joevany, Mexicol, Elmer, Diego, Jhonnatan et Christian.

Cela faisait deux ans que l’entreprise ressentait les contrecoups de la pénurie de main-d’œuvre lorsqu’elle a amorcé les démarches de recrutement à l’étranger en octobre 2017.

«Cet été, nous avons probablement un manque de ventes de 1 M$ par le fait qu’on n’a pas pu sortir les commandes qu’on avait. On est monté à des délais de livraison de six semaines, ce qu’on n’avait jamais connu auparavant. Nous avons même perdu des commandes. Certains de nos clients sont allés chez la compétition», confie le président d’Industries PF, Guy Roy.

Un accueil chaleureux

Les nouveaux arrivants se plaisent bien en Beauce depuis leur arrivée. «Le Canada est un pays sécuritaire et les gens nous ont offert un accueil chaleureux», ont-ils commenté, vantant l’ouverture d’esprit des Beaucerons. «Les gens nous ont accueillis comme des membres de la famille. Je parle déjà à tout le monde malgré le peu de français que je connais», précise pour sa part Christian.

La communauté de Saint-Martin s’est également impliquée pour faciliter l’arrivée des Sud-américains. Le Carrefour jeunesse-emploi, Saint-Martin et la Chambre de commerce ont remis des paniers d’accueil à chacun d’eux. Ceux-ci contenaient des produits de la pharmacie, un bon d’achat de Subway, ainsi que des denrées non périssables.

De plus, les Colombiens ont été invités à participer gratuitement à certaines activités pour faciliter leur intégration. Les Filles d’Isabelle leur ont aussi donné des vêtements à leur arrivée.

Celui-ci juge que ces mesures sont importantes. «Oui ce sont des travailleurs temporaires. Ils ont des contrats d’un an, mais si nous sommes capables de renouveler leur contrat de façon indéterminée, nous pourrons les garder à long terme. S’ils restent ici, ils vont vouloir amener leur famille», poursuit-il.

Un processus complexe

Faire venir des travailleurs étrangers est une démarche longue et complexe sans parler des coûts. «Nous avons déboursé entre 7000 $ et 8000 $ par travailleur. C’est une option coûteuse, mais nous devions le faire», indique M. Roy.

L’opération peur prendre entre six mois et un an. Industries PF a commencé le processus en octobre 2017, alors que les Colombiens sont arrivés le 4 octobre 2018. «Le gouvernement a de la difficulté à fournir au niveau de la vérification des demandes, ce qui allonge le processus», indique la coordonnatrice aux ressources humaines d’Industries PF, Elizabeth Plante.

L’entreprise s’est tournée vers les bureaux des députés Maxime Bernier au fédéral, et Paul Busque, au provincial à ce moment-là, pour faire avancer les choses. «Je crois que ça a grandement aidé», estime M. Roy.

En raison d’un changement de légifération, Industries PF a dû recommencer les démarches en janvier. «Ce n’est qu’en février que nous avons pu envoyer nos demandes», ajoute Mme Plante. Par la suite, il a fallu attendre, tout en poursuivant les préparatifs, comme la recherche d’un logement.