Solidarité contre les intrusions illégales chez les agriculteurs

L’Union des producteurs agricoles (UPA) s’inquiète pour la sécurité de ses membres, par rapport aux gestes de groupes extrémistes.

L’organisation fait ici référence aux militants ayant participé à un sit-in le 7 décembre 2019, à la ferme Porgreg de Saint-Hyacinthe. Ces individus font notamment face à des accusations d’entrée par effraction, dans le but de commettre un méfait.

«Ce geste irresponsable s’inscrit dans une série d’actes de la part d’activistes, qui veulent mettre fin à l’élevage et à la consommation de produits d’origine animale. Les actes visent à imposer une idéologie par la diffamation, la propagande, la menace et la peur. Ce type de dérapage doit être réprimandé», affirme Marcel Groleau, président général de l’UPA.

James Allen, président de la fédération Chaudière-Appalaches, a assisté au conseil général du 29 janvier à Longueuil, où ce sujet était à l’avant-plan. Les 12 fédérations régionales, ainsi que 26 groupes spécialisés, ont exprimé leur solidarité à l’endroit de la famille Grégoire, propriétaire de la ferme porcine Porgreg.

«Ces groupes extrémistes véganes se forment souvent dans les grands centres urbains. Chaudière-Appalaches, c’est à côté de Québec et près de Montréal. Notre région est plus à risque que des fermes en Abitibi ou le Bas-Saint-Laurent», mentionne-t-il.

Exemples canadiens

Selon l’UPA, le Québec doit s’inspirer de l’Alberta et la Colombie-Britannique. Ces deux provinces se sont dotées de lois pour interdire les intrusions sur les fermes, avec la mise en place de pénalités sévères.

James Allen, président de l’UPA de la Chaudière-Appalaches

En décembre dernier, l’Ontario a déposé un projet de loi (Security from Trespass and Animal Safety Act) visant à protéger les animaux d’élevage, l’approvisionnement alimentaire, les agriculteurs, les conducteurs de véhicules transportant les bêtes et les installations de transformation.

«L’intrusion illégale dans une ferme est un geste lourd de conséquences. Le stress causé aux troupeaux, les enjeux de biosécurité, le statut sanitaire de l’entreprise et son accès potentiellement compromis aux marchés, l’impact humain sur les employés et la famille, voire l’assurabilité de la ferme, sont des effets directs que peuvent entraîner les intrusions», dit Marcel Groleau. Pour James Allen, le Québec doit agir dès maintenant pour éviter des actes comme ceux survenus en Europe, où des exploitations agricoles ont été incendiées ou barbouillées de graffitis portant les mentions assassins ou camp de la mort.

«Nous ne voulons pas empêcher les gens de manifester, mais on rejette les actes répréhensibles et la violation d’une propriété privée. Les producteurs n’ont aucun intérêt à négliger leurs bêtes», rappelle-t-il, ajoutant que les gens sont libres ou non de consommer de la viande et des produits laitiers.

En réponse aux inquiétudes de l’UPA, le gouvernement provincial mettra en place un comité qui se penchera sur ce phénomène. «Cette démarche doit rapidement mener à une législation spécifique, comme ailleurs au pays», conclut Marcel Groleau.