Surpopulation de chats: les municipalités peu enclines à en faire plus

Les municipalités de Saint-Georges et de Beauceville ne semblent vouloir resserrer les règlements sur le contrôle animalier pour en améliorer sa gestion et éviter la surpopulation.

En Beauce-Sud, Saint-Georges fait office de pionnière en la matière. En effet, elle est la seule municipalité à obliger les propriétaires de félins à se procurer une médaille pour leur animal de compagnie, même s’il reste à l’intérieur. Le prix est de cinq dollars pour un chat stérilisé et de 15 $ pour les boules de poil pouvant encore se reproduire.

«Avec une médaille moins chère, on encourage les gens à faire stériliser leur chat, mais on ne peut pas l’obliger à tout le monde», estime le maire de Saint-Georges, Claude Morin. Selon lui, ce serait un règlement très difficile à gérer et à faire appliquer. «La ville ne peut pas aller jusqu’à forcer les gens. Ce n’est pas comme dans l’armée. C’est impossible». Déjà que dans les débuts de l’instauration des médailles pour les félins, M. Morin précise qu’il y a eu des problèmes, surtout avec les chats sur les fermes.

Cinq dollars de plus?

Lorsque questionné par rapport à ce que mentionnait la Dre Anne Cormier, soit d’augmenter les taxes de cinq dollars ce qui aiderait selon elle la SPA Beauce-Etchemins, le maire de Saint-Georges n’est pas d’accord. M. Morin indique qu’il ne faut pas pénaliser les citoyens qui n’ont pas d’animaux. «Il est préférable d’éviter le mur-à-mur au niveau municipal». Il ajoute que le prix des médailles, fixé à 15 $ pour un chat non stérilisé, est assez élevé. «Si on monte les prix des licences, de plus en plus de chats n’auront pas de médaille. Je ne crois pas que c’est là la solution».

Peu de règles

Les réglementations sur le contrôle animalier en place à Beauceville semblent être satisfaisantes pour le directeur général, Félix Nunez. Des règles plus strictes et l’utilisation de médailles ou de micropuces peuvent être envisagées, si les membres du conseil sont prêts à modifier la réglementation sur les animaux, M. Nunez préférerait que ce type de réglementation soit géré par un autre palier de gouvernance, comme les MRC ou Québec. Selon lui, il ne faudrait pas que Beauceville fasse office de précurseur dans ce domaine.

Loi 54

Depuis le début de décembre, les animaux sont maintenant considérés comme des êtres doués de sensibilité au Québec. L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi 54 le 4 décembre. Cependant, même si l’adoption de cette loi est un gros plus pour mettre fin à la maltraitance des animaux, elle ne change pas grand-chose concrètement au sujet de la surpopulation de chats dans les refuges et SPA, soutiennent Brigit Hamel et Danielle Lamontagne de la SPA Beauce-Etchemin. Le gouvernement devra poursuivre dans cette voie et instaurer d’autres réglementations, dont une qui obligerait les propriétaires de logements à accepter les animaux. Cela aiderait beaucoup puisque bon nombre d’abandons ont lieu lors de la période des déménagements le 1er juillet, ajoutent les deux dames.

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