Sursis pour conserver les compteurs électriques à roulette

Les citoyens ne voulant pas changer leur compteur électromécanique (à roulette) au profit d’un compteur intelligent ont obtenu un sursis temporaire à la suite d’une décision de la Régie de l’énergie.

Le 22 juillet, l’organisme a accepté la modification d’un article dans sa législation concernant les conditions de service d’après une demande formulée par Hydro-Québec.

Les propriétaires pourront conserver leur compteur électromécanique s’ils acceptent de payer des frais d’inaccessibilité de 85 $ ainsi que des frais mensuels de 5 $ qui s’ajouteront à leur facture d’électricité.

«Pour que ça soit accepté, le compteur doit respecter les normes de Mesures Canada et de la Régie du bâtiment et ne pas être brisé ou défectueux. La date sur le sceau du compteur ne doit pas être expirée. Sinon, il est obligatoire de le changer», explique Marc-Antoine Pouliot, attaché de presse chez Hydro-Québec.

Ces montants sont pareils à ceux de l’option de retrait. Par cette démarche, un client demande l’installation d’un compteur électronique non communicant n’émettant aucune radiofréquence au lieu d’un compteur intelligent.

«C’est une coïncidence si les montants sont similaires. On voulait avoir un deuxième moyen d’intervention. Au départ, nous pouvions seulement interrompre le service après huit jours d’avis pour ceux qui gardaient les compteurs électromagnétiques», ajoute M. Pouliot.

Bataille continue

L’organisme provincial «Refusons les compteurs» considère cette décision comme une première victoire. Toutefois, celle-ci ne résoudrait pas les possibles surfacturations inexpliquées, les risques d’incendies et la protection de la vie privée.

Refusons les compteurs veut aussi l’abolition des frais qui seraient discriminatoires notamment envers les personnes électrosensibles et à faible revenu ne pouvant se prévaloir de l’option de retrait.

«Il deviendra alors possible pour chacun d’exercer un libre choix envers une technologie coûteuse qui nous a été imposée sans réelle étude d’impact économique, social, environnemental ou sanitaire», croit l’organisme.

Appui beauceron

Jacques Doyon avait fondé Beauce Refuse en janvier 2015 afin d’impliquer la population dans le mouvement provincial de contestation envers les compteurs intelligents.

L’automne dernier, le groupe a été dissous à cause d’un manque de fonds et d’implication bénévole. Malgré tout, Jacques Doyon continue à sensibiliser le public sur une base personnelle. Chez lui, il a demandé l’installation d’un compteur non communicant.

«Ce changement de règlement évitera des amendes et coupures d’électricité à ceux qui ont conservé leur compteur à roulette. Je pense que ça devrait aller plus loin. Les compteurs intelligents présentent des dangers», dit-il.

Selon Hydro-Québec, environ 95 % des 62 320 compteurs en Beauce sont maintenant intelligents.