Sylvain Veilleux prend sa retraite après 35 ans de loyaux services

COMMUNAUTAIRE. C’est un homme posé, serein, en paix et fier de ses 35 ans de service comme pompier et directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Georges qui fait son bilan de carrière. Au moins 300 feux d’envergure qu’il a confrontés avec son équipe et environ 5 000 sorties pour divers incendies ou accidents de la route.

« J’avais six ans et je courrais à l’arrière des camions de pompiers. Je les regardais en action dans l’échelle et j’étais impressionné par les flammes et les colonnes de fumée », se souvient M. Veilleux qui a d’abord étudié à l’université en administration et travaillé comme comptable agréé. En novembre 1988, il a joint les rangs comme pompier volontaire, à l’âge de 27 ans, et comme directeur depuis août 2007.

« À l’époque, lorsque nous allions sur les lieux d’un incendie, les nouveaux pompiers devaient attendre alors que les pompiers plus anciens – et plus expérimentés – étaient au front à éteindre les feux. On était moins impliqué dans le feu de l’action », se remémore-t-il. « C’était très hiérarchisé, il fallait faire sa place tandis qu’aujourd’hui, les pompiers sont très bien formés et s’intègrent plus rapidement dans les équipes ».

Lorsqu’un pompier se trouve sur une zone de danger, il n’y a pas de place à l’erreur et il est à la remorque de son appareil respiratoire. Lors de son tout premier feu, M. Veilleux ne ressentait pas la peur, mais l’adrénaline.

« C’est la concentration à son maximum. C’est impressionnant de sentir tous nos sens qui sont en éveil pour agir. On ne voit rien à cause de la fumée, on ne sent rien, on ne sent qu’avec nos bras et nos pieds. Il fait aussi très chaud ».

Arriver sur une scène où il y a possiblement encore des personnes dans une résidence en feu, les secondes et les minutes sont très intenses et les sapeurs doivent d’abord penser à leur sécurité. M. Veilleux se souvient très bien de ces feux où des personnes ont péri.

« Nos enfants, on les sort des zones de danger, alors que moi, comme directeur, j’envoie des pompiers dans la zone de danger. Il y a des limites à tracer et il faut apprendre à lâcher prise, car ce n’est plus possible de sauver une personne qui est probablement déjà décédée à notre arrivée ».

Son tout premier feu majeur comme directeur est survenu dans une quincaillerie au centre-ville de Saint-Georges, le 14 septembre 2008, soit le jour d’anniversaire de sa fille. Il se souvient également du Nouvel An, le 31 décembre 1999 au soir, car ses collègues et lui étaient sur une intervention lors de l’arrivée du nouveau millénaire.

Le futur retraité espère qu’il pourra y avoir, dans un futur très proche, des pompiers à temps plein, à la caserne, qui pourront répondre plus vite aux appels et se rendre plus rapidement sur les lieux d’incendie.

Malgré toute la prévention, le pompier est toujours très déçu, voire scandalisé, de constater qu’il y a encore des endroits qui n’ont pas d’avertisseurs de fumée, car beaucoup de vies ont été sauvées grâce à ces appareils.

Comme directeur, M. Veilleux a réalisé plusieurs projets, le plus beau est sans contredit celui de la nouvelle caserne. Il a présenté son projet au conseil de ville de Saint-Georges en 2017 et en novembre 2021, les camions de pompiers, son équipe et lui-même intégraient les lieux.

C’est un homme comblé par le sentiment du devoir accompli qui quittera ses fonctions le 31 mai prochain. « Je pars le cœur heureux avec le sentiment d’avoir donné mon maximum à la ville », conclut-il.