Un Beauceron allègue qu’un médecin a refusé de le soigner

Ne disposant pas de la carte d’assurance-maladie ni de la somme exigée par l’Hôpital de Thetford Mines, Yvon Drouin de Sainte-Clotilde se plaint qu’un médecin lui a refusé de lui prodiguer des soins, malgré une grave infection des sinus.

L’homme de 60 ans était mal en point lorsqu’il s’est présenté l’urgence le 30 décembre dernier. L’établissement lui a exigé un montant de 500 $ pour voir un médecin. «On voit que c’est l’argent avant la santé au Québec», critique M. Drouin.

En effet, selon la loi, tout établissement de santé se doit d’informer le patient des coûts des soins planifiés et peut exiger un dépôt lorsque la personne n’est pas couverte par l’assurance-maladie ou autre assurance. Cependant, le personnel médical a la responsabilité de traiter le patient seulement en cas d’urgence et lorsque la vie de celui-ci est en danger.

Croyant qu’il n’avait plus rien à faire à l’hôpital, il voulait quitter l’établissement. En raison de son état lamentable et de ses difficultés d’élocution, une secrétaire à l’admission et une infirmière ont tenu à ce qu’il voit absolument un médecin. «Ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas le droit de me laisser partir de l’hôpital comme cela», dit le sexagénaire beauceron.

Puisqu’il s’agit de la procédure, le personnel a donc contacté la Régie d’assurance-maladie du Québec (RAMQ) pour obtenir une confirmation que M. Drouin pouvait être couvert par le régime même s’il n’avait pas renouvelé sa carte au bon moment. «La RAMQ a dit qu’elle paierait pour les soins, mais le médecin a quand même refusé de me soigner», avance ce dernier qui a déposé une plainte à ce sujet auprès de l’hôpital.

Après de nombreuses heures à l’urgence, il a dû quitter l’hôpital sans y obtenir de soins.

La médication en double

En raison de la période des Fêtes, M. Drouin n’a pu voir son médecin de famille de Saint-Méthode que le 6 janvier. Ce dernier lui a alors affirmé que son infection des sinus aurait pu avoir des conséquences graves au cerveau en raison notamment de ses antécédents. Il y a deux ans, un accident de travail a affecté cette région du visage.

Il a dû prendre sa médication en double pour traiter l’infection, mais en vain. Il éprouve toujours des difficultés à parler et a perdu de nombreuses journées de travail en raison de sa condition de santé précaire.

Mentionnons que M. Drouin n’a toujours pas récupéré sa carte d’assurance-maladie bien qu’il ait amorcé ses démarches en novembre dernier. Le délai normal de réception est de 10 jours selon la RAMQ.

Pas de commentaires

Tant la RAMQ que le Centre intégré des soins de santé et services sociaux de la Chaudière-Appalaches (CISSS-CA), n’ont pas voulu commenter le cas précis de M. Drouin. Toutefois, ils recommandent fortement à la population de renouveler leur carte d’assurance-maladie à temps pour éviter des tracas.

«C’est la responsabilité de chaque citoyen de présenter une carte d’assurance-maladie valide pour obtenir des soins gratuits. Bien évidemment, s’il avait été une question de vie et de mort, nous allons d’abord soigner la personne, puis voir à la paperasse ensuite», rappelle Mireille Gaudreau, porte-parole du CISSS-CA.