Un besoin criant de main-d’œuvre pour aider nos aînés

Chef d’unité au CHSLD de Beauceville, Manon Trudel confirme que le recrutement actuel pour trouver des préposés aux bénéficiaires est un grand casse-tête.

À lire aussi : Des préposées aux bénéficiaires à l’écoute de leurs patients

«Pour ne pas épuiser nos employés, on doit réorganiser le travail en conséquence. Les préposés aux bénéficiaires sont dévoués, mais les conditions de travail sont difficiles. C’est une lourde charge et une véritable vocation», pense-t-elle.

En Beauce, le DEP en Assistance à la personne en établissement de santé est seulement offert au CFP Pozer à Saint-Georges. Étalé sur huit mois, ce programme de 750 heures comprenant plusieurs stages.

«Il y a une vingtaine de places disponibles pour chaque cohorte et on a de la misère à les combler. Pourtant, nous faisons de la publicité autant que pour nos autres programmes. Les étudiants sont assurés de trouver du travail après leurs cours», dit Dominique Roy, responsable des admissions et promotions à la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin (CSBE).

Pour Manon Trudel, l’immigration serait une partie de la solution pour régler le besoin en main-d’oeuvre. «Nous n’avons pas assez de gens nés ici pour combler la demande», croit-elle.

Maltraitance

Le CHSLD de Beauceville a été au cœur d’une histoire de maltraitance le printemps dernier. Le comité des résidents avait alors appris que 11 résidents auraient été victimes du mauvais comportement d’une préposée aux bénéficiaires ne travaillant plus au CHSLD.

La Sûreté du Québec avait ouvert une enquête, mais les familles touchées ont décidé de ne pas s’identifier afin de ne pas nuire au travail des policiers.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) Chaudière-Appalaches avait aussi tenu une enquête interne après que Manon Trudel ait transmis au comité des résidents les dénonciations de collègues de travail concernant cette personne.

CHSLD de Beauceville

«Les histoires de maltraitance sont des cas isolés, mais il n’y a aucune excuse pour ce type de comportement. Depuis l’incident, nous avons rappelé à tous nos préposés les consignes reliées à la politique de maltraitance», précise Mme Trudel.

Adoptée unanimement le 30 mai 2017 à l’Assemblée nationale, la Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité (Loi 115) oblige le signalement obligatoire des cas de maltraitance en toute confidentialité.

La réglementation s’applique à tous les établissements au sens de la Loi sur les services de santé et les services sociaux et non pas seulement aux CHSLD et résidences pour aînés.

«Le sujet est moins tabou aujourd’hui. On doit dénoncer les gestes inadéquats envers les résidents en CHSLD, car ce sont des gens vulnérables qui n’ont pas les moyens de se défendre», rappelle Manon Trudel.