Un budget fédéral électoraliste qui rate les vraies cibles

POLITIQUE. > Richard Lehoux n’est pas du tout impressionné par le budget déposé cette semaine par le gouvernement libéral.

«C’était le temps, après deux ans d’attente. Je trouve que la pandémie a eu le dos large», a lancé le député de Beauce en réponse au budget fédéral déposé le 19 avril par la ministre Chrystia Freeland.

Bien qu’il salue certaines mesures contenues dans les prévisions budgétaires, surtout les prolongements des programmes d’aide liés à la pandémie «qui permettra à nos travailleurs et à nos entreprises de rester la tête hors de l’eau», d’autres le laissent cependant sur sa faim.

«Si je suis heureux que les personnes âgées reçoivent un montant de 500$, le fait qu’il soit versé au début de l’automne, près d’un éventuel scrutin, montre qu’il s’agit d’une manœuvre électorale», ajoute M. Lehoux.

De plus, il aurait aimé des mesures plus structurantes qui permettraient, par exemple, aux personnes de 65 ans et plus de continuer à travailler sans être pénalisés sur le plan fiscal. «Mettre de l’argent dans la reprise économique, c’est bien beau, mais le problème principal est le manque de main-d’œuvre. Il n’y a pas de mesures particulières sur ce sujet».

Sur le plan des transferts pour aider les services de santé, il juge que le gouvernement Trudeau ne respecte pas les demandes des provinces. «Les montants proposés sont liés à des normes fédérales, ce que les provinces ne veulent pas. De plus, les montants sont loin des demandes provinciales».

Bien que les coûts de la pandémie étaient inévitables, M. Lehoux s’inquiète sur l’endettement du pays à long terme. «Tant qu’on ne reviendra pas à l’équilibre budgétaire, la dette augmentera et ce sont nos enfants qui devront la rembourser».

Vaccination

M. Lehoux a reçu sa première dose de vaccin il y a une quinzaine de jours à Saint-Georges. «Et je suis toujours vivant», déclare-t-il à la blague. Mais son ton devient plus grave quand il constate que la Beauce est actuellement l’épicentre de la propagation de la maladie au Québec.

«Comme nous avons été relativement épargnés lors des vagues précédentes, nous avons peut-être baissé notre garde. Mais je reste convaincu, malgré tout ce qu’on voit et qu’on entend, que la très grande majorité des Beaucerons comprennent l’importance de la vaccination et des mesures sanitaires», indique-t-il.

Selon M. Lehoux, certaines personnes doivent avoir le nez au mur avant de se rendre à l’évidence. «Je pense à ce couple que je connais qui ne croyait pas à la pandémie. Puis, en décembre, ils ont été foudroyés tous les deux par la maladie. Je les ai croisés par la suite dans l’entrée d’un restaurant, lorsque c’était encore permis, et leur opinion avait complètement changé».

Le message est clair pour le député de Beauce : «Allez vous faire vacciner le plus rapidement possible et n’attendez pas la dernière limite».

Élections

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a définitivement fermé la porte à des élections ce printemps puisque son parti appuiera le budget libéral. «Nous aussi au Parti conservateur étions contre la tenue d’une élection en pleine pandémie», indique Richard Lehoux.

Le député de Beauce souhaite que la prochaine campagne électorale puisse se tenir au moment o8ù une très large part de la population sera vaccinée. «Faire une élection sans avoir la chance de rencontrer les électeurs, d’aller chercher directement leurs opinions, d’être sur le terrain, pour moi, c’est une campagne qui n’a pas de sens».

M. Lehoux est d’avis, par ailleurs, que ce n’est pas les partis d’opposition qui décideront du moment des prochaines élections, mais bien Justin Trudeau.