Un engouement hors du commun pour un mouvement social

Léony Hébert raconte qu’elle a été en situation de pauvreté à la naissance de son premier enfant alors qu’elle avait 17 ans.

«J’allais au Cégep Beauce-Appalaches à temps plein, je travaillais à temps partiel et j’avais des prêts et bourses, mais je n’arrivais pas. En allant auprès de différents organismes d’aide, je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de manques», explique la jeune mère de 24 ans.

Débrouillarde, la jeune femme s’est sortie de ce mauvais moment et a continué ses études à l’Université Laval. Elle est tombée enceinte de son deuxième enfant, une petite fille qui à l’âge de dix mois, a été diagnostiquée comme ayant le syndrome de Joubert. Les médecins lui ont alors dit que si elle retombait enceinte, le bébé avait de fortes chances d’être aussi atteint de cette maladie rare. Malheureusement pour Léony, elle était déjà enceinte d’une autre petite fille qui est elle aussi malade.

C’est à ce moment qu’elle a dû arrêter ses études et aussi de travailler pour l’organisme communautaire pour lequel elle oeuvrait depuis trois ans. Elle a alors fondé le mouvement.

Une popularité inespérée

La popularité du mouvement sans cesse grandissante est due à plusieurs facteurs. Les jeunes y sont beaucoup impliqués, les réseaux sociaux sont grandement utilisés (plus de 6000 personnes suivent la page Facebook), la communauté virtuelle est engagée et lorsque le mouvement a besoin d’aide pour une corvée ou autre chose, les bénévoles sont au rendez-vous. Au départ, jamais Léony Hébert n’aurait cru à un tel engouement.

Léony implique aussi les étudiants de différentes écoles, les personnes ayant des maladies, des limitations ou autre. «Dans le passé j’ai eu de la difficulté à trouver des bénévoles. Aujourd’hui, j’arrive à Saint-Georges et on me contacte pour faire du bénévolat», se réjouit la jeune femme.

Elle croit aussi que le fait de donner sans compter aux personnes dans le besoin, peu importe le besoin, permet aux donateurs de savoir où va leur argent. C’est assez simple, l’argent va dans les frais de base. Pas dans les salaires, pas dans l’administration puisque tout est fait bénévolement. D’ailleurs, depuis la fondation du Mouvement, il y a trois ans, Léony ne se verse aucun salaire. «Je ne fais pas ça pour l’argent. J’aide de bon cœur», indique-t-elle. Elle travaille pourtant à l’organisme à temps plein… et beaucoup plus. La flexibilité de ce mode de vie peu commun lui permet de mieux s’occuper de ses enfants, qui ont plusieurs rendez-vous médicaux et la santé fragile.

La jeune femme d’affaires voit grand avec le Mouvement Léony Hébert. Le point de service de Saint-Georges n’est même pas encore ouvert qu’elle a déjà comme projet d’utiliser les locaux adjacents à celui qu’elle loue afin de pouvoir aider encore plus.

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