Un Georgien s’engage dans une aventure humanitaire hors du commun

Tout vendre, tout laisser derrière soi et partir avec un sac à dos pour des mois, voire même des années. Utopie ? C’est pourtant ce que réalise, depuis six mois, Francis Roy dans un voyage de bénévolat éthique qui le changera à jamais.

L’objectif de départ était de partir faire du bénévolat. «J’ai découvert que c’est quelque chose qui me passionne, qui me pogne en dedans», explique le voyageur adepte de bénévolat équitable et authentique. La destination première : l’Asie. «Ça a toujours été un rêve de partir un an découvrir l’Asie, mais ayant découvert l’Afrique il y a deux ans, je me suis rendu compte que l’Afrique a quelque chose de plus à m’apprendre. J’ai décidé de revenir», raconte Francis Roy.

Après un an de démarches pour ficeler ce grand voyage, il a tout vendu. Maison, meubles, etc. «Une fois que le projet est parti, le rêve est là et ça n’a pas été si difficile. Pour l’emploi, mon contrat se terminait, ça a été facile. Cependant, l’annoncer à mes proches a été beaucoup plus difficile. De dire qu’on va être parti pendant plusieurs mois, ça a été plus émotionnel», dit-il. Le plus difficile selon lui est de prendre la décision de partir.
Francis Roy souhaitait aussi de libérer de son attachement aux biens matériels. «Ça m’éloignait des valeurs que je voulais». Sur son site web, aidersanscompter.com, il est possible de voir les bloopers de sa vidéo intitulée «Comment entrer un an et demi de voyages dans un sac à dos de 36 litres». Il décrit aussi grâce à son blogue l’ensemble de ses aventures depuis qu’il est parti du Québec en octobre 2016.

Avant son départ, il avait calculé qu’il était capable de partir entre un an et un an et demi avec un budget de 40 $ par jour. Jusqu’à maintenant, il n’utilise que de 5 $ à 20 $ par jour. «J’aimerais que ce ne soit pas l’argent qui me ramène au Québec. Un jour, j’aimerais dire que j’ai vécu ce que j’ai à vivre, que j’en ai profité. Je ne veux pas être obligé de revenir, il faut que je veuille le faire», souligne le trentenaire.

Bénévolat

«Je n’arrive jamais dans un endroit en disant : j’ai des choses à vous apprendre, je vais vous montrer comment vivre. Ce n’est pas le cas. C’est un échange, par exemple lorsque j’étais au Lesotho. Ils m’ont tellement appris de choses comme à faire mon lavage moi-même à la main, à cuisiner comme eux et plus», raconte-t-il reconnaissant. Il est d’ailleurs possible de visionner une vidéo, encore sur son site web, de la façon dont il se lavait dans un bac de 50 cm. «Ce sont toutes des choses qu’à travers mon implication, j’ai eu à m’adapter. Ils m’ont appris à vivre, à survivre et à prendre soin de moi».
Francis Roy attend toujours de voir quels sont les besoins dans une communauté avant de faire quelque chose. S’il y a une opportunité pour aider une organisation qui a les mêmes valeurs que lui, il donne un coup de main. Il a donc enseigné l’informatique à des jeunes. Il a donné des cours d’anglais à des enfants et d’autres cours d’informatique aux professeurs. «J’ai aidé aussi au niveau de la communauté, des champs, à l’entretien des maisons. C’est le quotidien pour eux», mentionne M. Roy.

Selon lui, il faut être aveugle pour penser que faire du bénévolat c’est juste pour aider les autres. «Même sans le vouloir, on va en recevoir 1000 fois plus. Oui, c’est de partager et de collaborer avec d’autres, mais eux aussi vont m’apprendre énormément et vont me changer aussi».
Après son arrivée en Afrique du Sud, Francis Roy a passé plusieurs semaines au Lesotho pour ensuite se rendre au Zimbabwe où il n’est resté que peu de temps. Il a poursuivi sa route vers la Zambie. C’est par la suite au Malawi et en Tanzanie qu’il s’est rendu. Il sera possible de lire la suite des aventures de ce Beauceron et de son travail au Malawi dans la prochaine édition de l’Éclaireur-Progrès.