Un professeur beauceron à la tête de la Chaire de recherche autodétermination et handicap

Le professeur Martin Caouette, originaire de Saint-Côme, est le titulaire de la Chaire de recherche autodétermination et handicap, qui a été créée en octobre dernier par l’Université du Québec à Trois-Rivières.

L’objectif est de développer des projets de recherche et d’offrir des activités de formation pour favoriser l’autonomie des personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme ou une déficience intellectuelle.

C’est dans cette optique qu’est utilisé le mot autodétermination. «C’est l’idée de faire en sorte que ces personnes puissent exercer une certaine forme de contrôle sur leur vie. C’est un peu une façon de créer des contextes qui vont leur permettre d’avoir la vie qu’elles souhaitent vraiment avoir», définit M. Caouette, âgé de 38 ans.

Plus particulièrement, le professeur et son équipe veulent rendre plus accessible le milieu résidentiel, que ce soit des appartements ou des appartements supervisés, donne-t-il en exemple.

Leurs travaux porteront également sur l’intégration au milieu du travail. «Cela peut être un travail régulier ou encore l’accomplissement de tâches adaptées pour permettre à un maximum de personnes qui sont dans cette situation d’accéder à un emploi ou à un rôle qui est valorisant socialement», explique M. Caouette.

Outre ces deux volets principaux, le professeur se penche en plus sur l’aspect scolaire. «Je travaille aussi sur la façon dont on prépare les jeunes qui ont une déficience intellectuelle afin qu’ils développent des habiletés de base pour être capables de se retrouver sur le marché du travail ou en appartement et donc, être le plus autonomes possible», ajoute-t-il.

Un intérêt mondial

M. Caouette collabore également avec plusieurs organismes de la province qui ont lancé des projets d’appartements supervisés ou qui favorisent l’intégration au travail, comme le fait l’Association pour l’intégration sociale (AIS) Beauce-Sartigan dans la région. «D’ailleurs, mon premier emploi auprès de personnes ayant une déficience intellectuelle était à l’AIS», se souvient le Beauceron.

«Présentement, je n’ai pas de projets particuliers avec l’AIS, mais j’ai des contacts avec des gens en Beauce pour développer éventuellement certains projets», précise-t-il.

Celui-ci travaille également avec des organismes de la France, puisque la Chaire est aussi financée par des organismes de l’Hexagone. Il se rend d’ailleurs de l’autre côté de l’océan Atlantique quatre à cinq fois par année. L’objectif est de soutenir le développement de projets en France et de faciliter le partage des expériences de chaque côté.

«Le Québec est assez innovant par rapport au développement de projets soutenant les personnes qui ont une déficience intellectuelle, même si ce n’est pas encore parfait», soutient-il.

Aujourd’hui, il reçoit des demandes d’ailleurs dans le monde, notamment en Afrique.

Une vocation

Dès l’école primaire, le professeur Martin Caouette s’est impliqué auprès de personnes ayant une déficience intellectuelle en faisant du bénévolat.

Son implication s’est poursuivie une fois à l’école secondaire. «Dans ma famille proche, il y avait des personnes qui avaient une déficience intellectuelle. J’ai donc toujours été sensible à cela», mentionne-t-il.

M. Caouette a ensuite étudié en Éducation spécialisée au Cégep Beauce-Appalaches, puis plus spécifiquement dans le secteur de la déficience intellectuelle à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). «J’ai toujours eu ce questionnement sur la place que l’on donnait aux personnes qui ont une déficience intellectuelle», ajoute le professeur.

Ce dernier a décidé de poursuivre ses études en complétant un doctorat. «Je voulais aller à fond sur cette question», explique celui qui a obtenu un poste de professeur à l’UQTR en 2014. «Mon objectif est alors devenu d’aider plus étroitement les parents et les gens directement concernés sur le terrain pour développer des projets», raconte M. Caouette.

L’idée de créer une chaire de recherche lui est venue en découvrant des projets intéressants menés par des organismes ne recevaient que très peu de visibilité. «Je me suis dit que son mandat sera de faire circuler les plus récentes connaissances scientifiques par rapport à cette thématique et permettre que les expériences des uns et des autres puissent voyager», indique le titulaire de la Chaire de recherche autodétermination en handicap.