Un rapport du MAPAQ prône un marché libre aux acériculteurs

Un rapport commandé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) estime que l’acériculture québécoise doit être plus libre pour être compétitive sur la scène internationale.

Le rapport du sous-ministre Florent Gagné fait l’examen des causes de la perte de parts de marché de l’industrie acéricole québécoise depuis dix ans et des obstacles à son développement.

Florent Gagné prône l’abandon des quotas en production. Les acériculteurs pourraient également obtenir le droit de mettre en marché librement toute quantité de sirop refusée par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ).

Tout producteur aurait aussi le droit de se retirer du système de mise en marché collective à la condition qu’il paie les mêmes frais que les producteurs participants. Les producteurs devront aussi se soumettre aux conditions concernant l’inspection et le classement du produit.

Le MAPAQ devrait également interdire à la Financière agricole du Québec de bloquer l’accès d’un producteur acéricole aux programmes de soutien, comme Agri-stabilité, à la demande de la FPAQ.

Selon Florent Gagné, la FPAQ doit représenter les producteurs et demeurer le mécanisme central de mise en marché du sirop d’érable. Il pense que l’organisme doit faire un examen approfondi de ses méthodes d’intervention en privilégiant une approche de conciliation plutôt que de confrontation.

Dans le mur

Angèle Grenier est productrice acéricole à Sainte-Clotilde-de-Beauce. Elle se bat depuis une quinzaine d’années avec d’autres producteurs pour vendre son sirop en vrac directement à l’acheteur au lieu de passer par la FPAQ.

«La méthode de la FPAQ fait qu’on s’en va directement dans le mur. Avec la fin des quotas, on vendrait à qui on veut en étant payé directement. La FPAQ possède du sirop en réserve depuis plusieurs années et des producteurs n’ont jamais été payés», affirme-t-elle.

Angèle Grenier a déjà vendu des barils à des acheteurs au Nouveau-Brunswick, une province où les producteurs ne sont soumis à aucun quota ou intermédiaire à la vente à n’importe quel acheteur dans le monde. C’est aussi le cas dans le reste du Canada et aux États-Unis.

«Au Nouveau-Brunswick, les producteurs reçoivent en moyenne 50 sous de plus la livre. Ce sont les producteurs hors Québec qui vont s’accaparer le marché, car ils ne sont pas soumis aux mêmes règles que nous», rappelle Angèle Grenier.

Elle invite tous les acériculteurs soutenant le rapport Gagné à lui écrire à angele.grenier@steclotilde.ca. L’information sera transférée au MAPAQ.

La FPAQ réagira mardi au rapport Gagné. Le document peut être consulté au www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/md/Publications (Pour une industrie acéricole forte et compétitive).