Une baisse de production qui n’est pas jugé catastrophique

La production de sirop d’érable québécois a subi une seconde baisse en autant d’années. La situation n’est toutefois pas problématique d’après les données de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) dévoilées le 30 septembre à l’assemblée annuelle du Syndicat des acériculteurs de la Beauce (SAB).

Ce printemps, les érablières de la province ont produit 107,2 millions de livres, soit 7,5 millions de moins qu’en 2014 et 13,1 millions en diminution comparé à il y a deux ans. La saison 2013 (120,3 millions) avait été la meilleure à vie pour les producteurs.

Deux tiers du sirop recueilli en 2015 a été classé dans les catégories AA (très clair), A (clair), B (medium). Il s’agit encore d’une diminution par rapport à l’an dernier (- 5 %) au profit du sirop classé C (ambré) et D (foncé) représentant 32 % de la récolte totale cette année (+ 4 %).

La bonne nouvelle est que le sirop classé VR5 et NC (non conforme) a fléchi de moitié pour atteindre 2 %. Utilisée seulement au niveau industriel, le VR5 est plus difficile à vendre, d’où l’intérêt des producteurs à voir l’adoption de changements (voir autre texte).

En date du 14 septembre, les ventes aux acheteurs étaient de 91,2 millions de livres (9 %), la réserve stratégique comptant alors 63,8 millions de livres (- 13 %).

«C’est une excellente nouvelle prouvant qu’on est capable d’écouler notre stock. Cependant, on est déçu que la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec (RMAAQ) n’ait pas encore répondu à la demande de la FPAQ d’ajouter 500 000 entailles dans les érablières de la province», précise Marcel Larochelle, président du SAB.

Révisions et GPS

Sur les révisions de classement du sirop des producteurs, 47 % des demandes se sont conclues par aucun changement. Plus du tiers (34 %) ont obtenu un meilleur classement, les autres demandes étant négatives ou irrecevables. Ces statistiques touchent les requêtes traitées au 4 septembre.

Durant l’assemblée, des détails ont été dévoilés sur la vérification des contours GPS des érablières. La Beauce était l’une des trois régions choisies par la FPAQ dans le cadre d’un projet pilote. Au final, 90 % des contours étaient similaires ou avaient varié d’un hectare ou moins.

«Cette méthode sert à vérifier si des producteurs n’ont pas commis des infractions en agrandissant leurs érablières. Les contours sont faits par des ingénieurs forestiers. C’est sûr qu’il y a des frais pour les producteurs, mais l’idée a été bien reçue», estime Marcel Larochelle.

Selon le nombre d’entailles, les producteurs devront aussi s’adapter d’ici deux à quatre ans à de nouvelles normes américaines touchant les équipements acéricoles contenant du plomb. Cette situation pourrait amener des rénovations coûteuses pour certains exploitants.

Autre texte sur le sujet : http://www.leclaireurprogres.ca/actualites/economie/2015/10/12/le-sirop-vr5-cause-encore-des-maux-de-tete-aux-producteurs-.html