Une bonne année pour la vente résidentielle en Chaudière-Appalaches
Alors que 2015 se plaçait sous le signe de la diminution, l’année 2016 a été profitable au niveau des ventes résidentielles en Chaudière-Appalaches.
Les trois MRC les moins nanties en 2015 (Etchemins, Montmagny, l’Islet) ont profité particulièrement de cette situation positive (voir tableau). Au prorata, les Etchemins mènent le bal avec 224 ventes pour une hausse de 22 %. Le prix moyen de vente a aussi grimpé de 20 % pour s’établir à 85 000 $.
Ces données sont toutefois à analyser avec parcimonie d’après Joanie Fontaine, économiste chez JLR Solutions Foncières.
«Dans ces trois MRC, les ventes ont été peu nombreuses et le marché est plus volatile. Aux Etchemins, les ventes ont aussi été meilleures pour des maisons valant plus cher. Ça fait donc augmenter le prix moyen», dit-elle.
En Beauce, malgré une baisse de 1%, c’est encore dans la MRC Nouvelle-Beauce où le prix moyen de vente est le plus élevé à 168 500 $. Les ventes ont également augmenté de 12 %, une diminution notable de 14 % étant toutefois notée pour la ville de Sainte-Marie.
«Les municipalités environnantes offraient de meilleures conditions dans un marché qui favorisaient les acheteurs. Sur la Rive-Sud de Québec, le marché est resté stable dans les ventes. Par contre, les gens travaillant à Québec ont maintenant tendance à s’installer davantage dans la périphérie au nord de la ville», soutient Paul Cardinal, directeur du service d’analyse à la Fédération des chambres immobilières du Québec.
Nouvelles règles
Partout au Canada, les ventes immobilières devraient diminuer au cours de la présente année. En octobre dernier, le gouvernement fédéral a implanté de nouvelles mesures qui rendront plus difficile l’accès à la propriété pour les acheteurs d’une première résidence.
Dorénavant, la capacité de l’emprunteur à rembourser son hypothèque est mesurée par une simulation de crise. L’exercice permet de savoir si le futur propriétaire pourrait payer son prêt hypothécaire au taux d’intérêt applicable le plus élevé entre celui offert par son institution financière et celui affiché par la Banque du Canada.
«À la base, c’est une solution pour stabiliser le marché à Toronto et Vancouver où les prix des résidences ont beaucoup grimpé. En général, c’est aussi une règle pour éviter le surendettement des ménages», précise Paul Cardinal.
Notons que le Québec est déjà en recul au niveau du taux de propriétaires (61 %) comparé aux autres provinces (70 %).
«Ailleurs, le prix d’une hypothèque est souvent égal ou légèrement supérieur. Vu la faible différence, les gens préfèrent acheter plutôt que louer. Ici, les loyers sont beaucoup plus abordables», mentionne Paul Cardinal.
Ventes et prix moyen (janvier à décembre 2016)
MRC/Villes |
Nombre de ventes |
Variation (un an) |
Prix moyen |
Variation (un an) |
Beauce-Sartigan |
535 |
6 % |
145 000 $ |
5 % |
Robert-Cliche |
181 |
17 % |
110 000 $ |
– 6 % |
Etchemins |
224 |
22 % |
85 000 $ |
20 % |
Nouvelle-Beauce |
425 |
12 % |
168 500 $ |
– 1 % |
Appalaches |
478 |
– 1 % |
110 000 $ |
9 % |
Bellechasse |
467 |
0 % |
165 000 $ |
10 % |
Lotbinière |
460 |
1 % |
160 000 $ |
– 6 % |
Montmagny |
239 |
13 % |
120 000 $ |
19 % |
L’Islet |
194 |
20 % |
108 500 $ |
23 % |
Saint-Georges |
201 |
15 % |
150 000 $ |
3 % |
Beauceville |
31 |
3 % |
99 000 $ |
– 10 % |
Sainte-Marie |
74 |
– 14 % |
174 900 $ |
1 % |
Lévis |
1248 |
– 3 % |
245 000 $ |
0 % |
* Source : JLR Solutions Foncières et Fédération des chambres immobilières du Québec