Une croissance économique modeste pour le Québec et le Canada en 2016

L’économiste principal de RBC Banque Royale, Robert Hogue, prévoit que le Canada et le Québec vivront une croissance modeste de leur produit intérieur brut (PIB) de l’ordre respectivement de 2,2 % et de 1,9% pour l’année 2016.

Il a révélé ses prévisions économiques le 10 décembre à l’occasion d’un déjeuner du Conseil économique de Beauce devant 170 gens d’affaires de la région. Les projections de croissance au pays atteindront 2,2 % soit 1 % de plus qu’en 2015. Celles-ci reposent sur deux principaux éléments : l’économie des États-Unis en plein essor et le choc de la baisse des produits pétroliers survenue au pays en 2015.

Après ce choc, viendront toutefois les effets compensatoires de cette diminution des cours pétroliers en 2016. «Le dollar canadien restera encore très bas, ce qui demeure stimulant pour nos exportations. Cela améliorera notre position concurrentielle par rapport à nos compétiteurs aux États-Unis en particulier. Cela contribuera plus fortement à notre croissance au pays», atteste M. Hogue.

Ce dernier s’attend à une croissance de 5,25 % des exportations au pays puisque le huard devrait demeurer à 74 cents jusqu’à la fin de 2016. 

Un autre effet compensatoire est la faible montée du prix du baril de pétrole à 57 $ en 2016 et à 65 $ en 2017. Les consommateurs pourront sauver quelques dollars à la pompe et réinjecter ces sommes dans l’économie canadienne. Cette situation se refléterait sur de fortes ventes d’automobiles neuves et une certaine reprise du secteur de la construction au pays.

Pas d’effet de contagion de l’Alberta

M. Hogue prédit que les déboires de l’Alberta n’auront pas effet de contagion sur l’ensemble des provinces incluant le Québec. Les exportations principalement du secteur manufacturier vers le marché américain en effervescence viendront compenser le fait que l’Alberta bat de l’aile en raison de la chute des produits pétroliers. L’économie albertaine est responsable de 3 % du PIB du Québec contrairement à 20 % pour les États-Unis. 

En dépit de tous ces facteurs, M. Hogue prédit que l’économie du Québec passera de 1,3 % à 1,9 %. Il conclut en soulignant que la croissance du PIB de la province demeure modeste et limitée en raison de sa conjoncture et de sa démographie vieillissante.