Une enseignante spéciale dans une classe tout aussi spéciale

Dans la classe de Mme Christine, il n’y a que six élèves. Ils évoluent chacun à leur rythme, selon leur capacité. Grâce au soutien de leur enseignante, ils arrivent tous à se dépasser et à déjouer les pronostics les plus sombres des médecins.

L’enseignante Christine Allen est à sa place auprès des élèves différents. Dans sa classe, certains étudiants sont atteints d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA), de la trisomie ou ont une déficience intellectuelle légère ou moyenne.

«Christine est extraordinaire. C’est vraiment une vocation d’enseigner à ces enfants-là. Elle arrive à leur faire faire des choses que l’on n’aurait jamais cru possibles en tant que parents et même que les médecins nous disaient que ça n’arriverait jamais», précise Emmanuelle Mathieu, dont le fils Hayden Dulac, en est à sa sixième année avec Mme Christine.

Hayden, âgé de 12 ans, est trisomique. Selon les spécialistes, il ne devait jamais être propre, ni lire, ni écrire. Pourtant, il fait maintenant tout ça. Il lit et ces temps-ci, il s’intéresse plus particulièrement aux volcans ainsi qu’aux tempêtes. Il écrit aussi, même s’il ne sera jamais un champion de la langue de Molière. Bref, il a tout ce qu’il faut afin d’un jour, être le plus autonome possible.

Hayden, au centre, est fier de montrer ses compétences en lecture à son enseignante Christine Allen et à sa mère Emmanuelle Mathieu.

Les apprentissages

Pour ces élèves, ce n’est pas parce que les classes régulières ne sont pas à leur portée qu’ils ne font pas d’immenses progrès. Habituellement, les jeunes arrivent dans la classe de Mme Christine après avoir fait une ou deux fois la maternelle. «Côté académique, c’est environ du niveau du préscolaire et de la première année du primaire», explique Mme Allen.

Elle travaille beaucoup sur les comportements, le respect, la motricité fine, les sons, la prononciation et plus encore. Comment ? Avec de la patience, de la répétition et en adaptant des exercices.

Si elle a choisi d’étudier en adaptation scolaire, c’est qu’elle ne voulait pas avoir de grands groupes. Elle voulait une petite classe et s’est rapidement rendu compte qu’elle aimait cette clientèle, mentionne-t-elle.

Dans sa classe, il y a beaucoup d’apprentissages par le jeu. Cela amène souvent des préjugés puisque certains étudiants croient à tort que les élèves ne font que jouer. Pourtant, c’est avec des jeux de société que Mme Allen les aide à apprendre certains comportements, comme attendre son tour pour jouer, comprendre et respecter les règles et plus. «Elle les amène le plus loin possible. Avec Christine, il n’y a pas de limite», se réjouit Mme Mathieu, contente d’être tombée sur une perle comme Christine Allen pour enseigner à son fils Hayden.

Une routine comme au régulier

Chaque matin, c’est la même chose pour les enfants. À leur arrivée, chacun des enfants doit faire dix pages dans ses cahiers. Par la suite, il y a un temps pour faire de l’association de mots avec des images avant de travailler la motricité fine avec du coloriage et des casse-tête. Après la collation, on lit deux histoires.

La routine est très importante dans sa classe. «Ça les sécurise. Ils savent où ils s’en vont», précise Mme Allen. Par la suite viennent les cours de spécialité comme l’éducation physique et la musique avant de faire des activités de groupe.

Ce que Mme Christine aime le plus dans sa classe, c’est la diversité. «Par exemple, les trisomiques vont vers les TSA qui ne sont pas portés à aller vers les autres. J’aime le mixte de clientèle».

Les enfants lui amènent également beaucoup, comme vivre au jour le jour, la patience, l’attachement et plus.