Une mise à jour économique axée sur les contribuables
La mise à jour économique déposée en début de semaine est axée davantage sur le contribuable que les entreprises, pour lesquelles de nouvelles mesures seront inscrites au budget de mars 2018.
C’est ce qu’a souligné le ministre des Finances, Carlos Leitao, dans un entretien avec l’Hebdo régional de Beauce au lendemain du dépôt de cet ajustement des revenus et dépenses qui est assorti d’une réduction fiscale totalisant 2,3 M$.
«Les gens comprennent, dans l’ensemble, que nous avions une action équilibrée et responsable. Il était le temps de réduire le fardeau fiscal des citoyens, car nous pouvions le faire, et c’est ce qu’on a fait», a indiqué le ministre.
Cette mise à jour économique ne contient toutefois pas de mesures spécifiques pour les entreprises, puisque celles-ci seront annoncées dans le prochain budget qui sera adopté en mars 2018.
Il convient toutefois que les entreprises pourront, par la bande, profiter de la mesure de 337 M$ sur cinq ans qui devrait permettre à 95 % des Québécois d’avoir «Développement économique régional : 337 M$» sur six ans dans un nouveau programme Québec branché, une nouvelle initiative qui permettra aux Québécois vivant en milieu rural, dans toutes les régions du Québec, d’avoir accès à Internet haute vitesse. «Le commerce électronique occupe une place de plus en plus importante et cela prend un accès à internet haute vitesse pour que nos entreprises puissent avoir accès aux marchés mondiaux», convient le ministre qui ajoute que pour la desserte cellulaire, c’est plus compliqué puisque cette question relève des autorités fédérales.
En ce qui a trait au plan de relance des Etchemins, M. Leitao confirme que rien n’est prévu dans cette mise à jour économique, mais que le dossier chemine bien.
«Nous nous sommes engagés à le faire et on va le concrétiser. Est-ce que cela pourrait être inscrit au budget de mars prochain, peut-être, mais c’est le type d’annonce pour laquelle on n’a pas besoin d’attendre l’adoption d’un budget pour le confirmer», poursuit M. Leitao qui ajoute que son gouvernement est assez avancé dans la démarche.
Le ministre des Finances se réjouit également de la mesure qui permettra de verser, aux familles, 100 $ par enfant de 4 à 16 ans pour le remboursement du matériel scolaire qui, a-t-il reconnu, coûte de plus en plus cher. Le premier versement, couvrant l’année 2017, aura lieu en janvier 2018 et par la suite, en juillet de chaque année.
Si une somme de 105 M$ a été ajoutée au budget du ministère de la Santé et des Services sociaux, aucune mesure spécifique n’a été prévue pour les aînés et les proches aidants, une partie de cette enveloppe sera toutefois dédiée à la santé mentale. «Dans le prochain budget, nous allons bonifier notre action sociale à travers des programmes existants et de nouvelles initiatives qui permettront de mettre en place de nouveaux programmes, notamment pour les proches aidants», a promis le ministre.
Pas une mesure électoraliste
Lorsqu’on lui demande su cette mise à jour avait une saveur électoraliste, comme l’indique plusieurs observateurs, Carlos Leitao s’en défend, même s’il sait que des élections générales auront lieu dans 10 mois seulement. «Ce qui aurait été électoraliste, c’est de faire des promesses quand on n’en a pas les moyens. Nous avons pris une décision maintenant, car nous avions la marge de manœuvre pour le faire, ce qui n’était pas le cas en 2015 et en 2016. Nous avions dit, lors de la dernière élection, que dès que nous générerions des surplus, la moitié irait à la réduction du fardeau fiscal des Québécois et c’est ce qu’on fait.»
Si l’économie du Québec se porte bien, la dernière année étant l’une des meilleures des 30 ou 40 dernières selon le ministre, ce dernier dit s’attendre à une petite décélération pour les années à venir. «On sait que ça ne pourra pas toujours aller à ce rythme-là. On demeure toutefois dans une bonne position malgré les incertitudes vécues ailleurs comme aux États-Unis, par exemple. Notre économie est robuste, principalement en raison des dépenses domestiques qui sont en hausse depuis quelques années. La réduction des dépenses de l’État a aidé à rebâtir la confiance des contribuables qui savent que les dépenses publiques sont sous contrôle et qu’il n’y aura pas de hausses de taxes et d’impôt dans un proche avenir. On va plutôt les baisser.»