Une pétition de 1248 noms contre le projet d’hôtel de ville à Saint-Côme

Une pétition contenant 1248 noms a été déposée lors de la séance du conseil municipal de Saint-Côme du 7 octobre pour que la municipalité renonce à aller de l’avant à propos du projet d’hôtel de ville au domaine Donovan.

«Nous, contribuables, ne voulons pas voir construire notre futur hôtel de ville, bibliothèque et même salle communautaire vers l’arrière de la résidence Donovan, nouvellement acquise par la municipalité», a lu Jean-Denis Paquet, avant de remettre le document au maire, Yvon Paquet.

«Ce que l’on veut avant tout, c’est que les cinq [conseillers] qui se sont ligués contre les intérêts de la municipalité reviennent sur leur position», affirme M. Paquet, précisant que 92,5 % des citoyens rencontrés ont accepté de signer la pétition.

Si les conseillers en faveur du projet refusent d’y renoncer, les signataires veulent qu’un référendum sur la question soit tenu et ils demanderont l’intervention de la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, s’il le faut. «Si nous n’avons pas de réponse d’ici une semaine après la réunion (soit le 14 octobre), nous allons demander un rendez-vous avec le député [pour lui déposer la pétition]», ajoute celui-ci.

Il faut rappeler que depuis 2014, la loi n’oblige plus les municipalités à tenir un référendum si le projet est financé à plus de 50 % par les gouvernements supérieurs, comme ce serait le cas pour le projet d’hôtel de ville à Saint-Côme. Toutefois, la ministre peut en exiger un.

Pour le maire, Yvon Paquet, la situation repose entre les mains des cinq conseillers en faveur du projet Donovan, soit, Sylvie Bruneau, Robby Poulin, Gilles Pedneault, qui agit aussi à titre de maire suppléant, Gaétan Tremblay et Louise Paquet.

«La population était contre le fait d’acheter la maison, elle est contre l’emplacement pour un hôtel de ville à cet endroit et contre le fait d’y construire trois étages plutôt que deux. Les gens nous disent que nous avons suffisamment de salles communautaires», commente pour sa part le maire, Yvon Paquet.

Selon lui, les gens veulent quelque chose qui répondra aux besoins de Saint-Côme, mais sobrement. «Ils veulent tous que l’on fasse un hôtel de ville avec une bibliothèque, mais ils veulent que l’on arrête là et qu’on le fasse bien [avec le moins de dettes possible à la fin]», poursuit M. Paquet.

Celui-ci rappelle également que les 1248 signatures représentent presque 50 % de la population habile à voter, soit 2500. «La plus grosse votation que nous avons eue [lors d’élections municipales], c’est 1588. En 12 jours, ils ont récolté 1248 noms et ils auraient pu facilement monter à 1400 ou 1500 noms», estime-t-il. «Les gens ne veulent pas de cet emplacement pour un hôtel de ville.»

Un manque d’éthique ?

Joint au téléphone le 10 octobre, Gilles Pedneault n’avait pas encore pu regarder la pétition, affirmant que le maire l’avait ramenée à l’hôtel de ville seulement plus tôt ce jour-là. «Je ne peux pas en parler avant de l’avoir vu», indique-t-il.

Par ailleurs, celui-ci remet en doute les agissements du maire dans ce dossier, par rapport du Code d’éthique et de déontologie. «Je ne comprends pas qu’un maire, parce qu’il n’est pas d’accord avec la majorité de ses conseillers, parte en guerre, aille dans la rue et écrive des pétitions. On en est là. Je trouve qu’au niveau de l’éthique et du code de déontologie… ça me dépasse», mentionne le conseiller.

Yvon Paquet concède avoir signé la pétition, mais ajoute qu’il n’en est pas l’instigateur. «Je ne suis pas Messmer. Je n’ai pas fait changer d’idée 1248 personnes. J’ai fait signer 18 personnes, à part mon fils et moi, et c’est parce qu’elles me le demandaient», soutient-il, précisant qu’il l’avait lui-même dit aux conseillers avant le dépôt de la pétition.