Une seconde saison des sucres durant la pandémie

La pandémie de COVID-19 n’avait eu aucun impact sur la production de sirop d’érable en 2020. Le Québec avait même enregistré un record historique de production. Que nous réserve la saison acéricole 2021 ?

Selon Francis Roy, président des Producteurs et productrices acéricoles de la Beauce (PPAB), une saison standard s’étend de la mi-mars à la mi-avril. Elle est souvent entrecoupée d’une semaine, en raison du retour de grands froids.

« Des producteurs ont recueilli une petite quantité d’eau d’érable lors du dernier week-end de février. Il y avait eu un redoux, mais le froid est revenu rapidement », mentionne M. Roy.

Lorsqu’on parle de conditions optimales à l’écoulement de la sève, les températures doivent être près de -5 degrés la nuit et de 5 degrés le jour. Chaque année, les producteurs acéricoles restent à la merci de dame Nature.

« Étant donné qu’on n’a pas connu de grands froids cet hiver, le sol n’est pas gelé (surface et profondeur). Quand le temps se réchauffera, ça va recommencer à couler assez vite. On ne s’attend pas à une saison tardive », dit Francis Roy.

Producteurs préparés

Au printemps 2020, 175,1 millions de livres de sirop d’érable avaient été produits dans les érablières québécoises. Environ le tiers du sirop produit (62,7 millions) provenait de la région Chaudière-Appalaches.

Francis Roy, président des Producteurs et productrices acéricoles de la Beauce (PPAB)

« Ce n’est pas impossible que ce record soit battu. Les équipements et techniques s’améliorent constamment. On voit beaucoup plus de grandes érablières. Quand ça devient ton revenu principal, tu t’organises pour augmenter ta production le plus possible », affirme Francis Roy.

Avec l’hiver clément, les acériculteurs ont connu de meilleures conditions pour préparer leurs équipements à la nouvelle saison des sucres. Par rapport à la COVID-19, les producteurs avaient renforcé leurs mesures sanitaires durant la première vague. Ce sera aussi le cas cette année.

« Dans certaines érablières, c’est surtout le manque de main-d’œuvre qui cause des problèmes. Au niveau de la production en vrac (barils), COVID ou non, ça ne fait aucune différence. Ce sont surtout les propriétaires de cabanes à sucre qui souffrent de la pandémie », rappelle M. Roy.

Paiements anticipés

En octobre dernier, les PPAB ont voté une résolution pour que le système provincial de classement du sirop soit revu en profondeur. À l’automne 2020, plusieurs producteurs n’avaient toujours pas reçu leurs résultats de classement pour la saison précédente. L’attente de ces résultats est liée directement au retard des paiements envers les producteurs.

« Les Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) ont créé un comité pour réévaluer le système de classement. Cette année, les producteurs recevront 50 % du prix de leur production totale suivant la dernière journée de la saison des sucres. On travaille sur une solution à long terme », conclut Francis Roy.