Unis pour sensibiliser au don d’organe

Dans le cadre de la semaine nationale du don d’organes, du 21 au 27 avril, Christine Duquette, André Poulin et Myriam Parent, ont accepté de partager leur histoire de greffe ainsi que leurs angoisses à être en attente d’un organe.

Christine Duquette a attrapé une hépatite fulgurante en juillet 2015. En à peine quelques jours, la trentenaire passe d’une fin de semaine de camping au coma profond et il ne lui reste que quelques heures à vivre.

«Mon foie s’est dégradé en à peine une semaine. J’ai été transférée de Saint-Georges à Montréal et je suis tombée dans le coma, explique Mme Duquette. Quand j’ai eu l’organe, il ne me restait que six à huit heures à vivre. La famille était présente», ajoute-t-elle.

Oui, Christine Duquette a eu un foie, mais pas en bon état. Elle explique qu’un organe ne peut vivre que 12 heures sans être alimenté et le foie est arrivé de l’Alberta après 11 heures. Même si les médecins savaient que le foie était endommagé ils ont tout de même greffé Christine pour lui sauver la vie.

C’est à ce moment qu’ont commencé les problèmes. Elle a fait plusieurs cholangites et chocs septiques. «On m’a posé des drains. […] J’étais rendue aux derniers antibiotiques», indique-t-elle. Après avoir attendu un autre organe pendant plus de trois mois, elle a finalement pu être greffée une seconde fois. «Là j’ai vraiment eu peur de mourir. J’ai eu peur que le foie n’arrive pas à temps», se souvient-elle.

La deuxième chirurgie a été plus difficile. Pendant l’intervention, elle a fait une embolie pulmonaire ainsi qu’une hémorragie interne. Après des suivis très serrés et la prise de plusieurs médicaments, Mme Duquette a enfin pu reprendre ses activités normales. Il lui aura fallu trois ans. Trois ans sans revenu. Malgré tout, elle est fière de ses cicatrices, car elles représentent le fait d’être passée au travers. «Si elles peuvent faire parler et que les gens signent leur carte [d’assurance maladie pour le consentement au don d’organe], elles auront servi à quelque chose», estime-t-elle.

En attente d’un rein

Myriam Parent vient de recevoir, le 20 mars dernier, un terrible diagnostic. Non seulement elle fait de l’insuffisance rénale et de l’anémie sévère, mais elle a également le lupus. L’insuffisance rénale fait qu’elle s’empoisonne, car son sang n’est plus filtré par ses reins. Depuis, elle doit faire de la dialyse trois fois par semaine pendant quatre heures.

Après être allée passer des prises de sang, elle a reçu un appel de l’hôpital, à peine deux heures plus tard et elle été hospitalisée pendant un peu plus de deux semaines. «Je n’avais pas de symptôme. Je suis allée consulter parce que j’avais une montée de lait, mais mon garçon a 10 ans. Ce n’était pas normal», indique-t-elle.

Pour l’instant, Myriam ne peut être sur la liste d’attente pour recevoir de nouveaux reins, car les médecins doivent d’abord stabiliser ses globules rouges. Elle a cependant commencé à faire les tests pré greffe afin d’accélérer le processus. Avec la maladie et la dialyse, elle est aussi sans revenu puisqu’elle ne peut travailler pour une période indéterminée.

Greffé du coeur

André Poulin a été le premier greffé du cœur à effectuer sa réhabilitation au Pavillon du cœur Beauce-Etchemins en 2010. À 38 ans, il a fait sa première crise du cœur et a dû avoir cinq pontages, explique-t-il. Il avait beaucoup d’antécédents familiaux, comme la haute pression.

Il a été un an et demi sur la liste d’attente avant d’avoir un cœur. Il a recommencé à travailler six mois après la greffe, mais il le dit lui-même, c’était trop vite. «J’aurais dû écouter les médecins qui me disaient que c’était un an», mentionne-t-il. Lui non plus n’avait pas de revenu à ce moment.

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