Veiller à la santé des employés : un investissement selon Robert Dumas

En contexte de rareté de la main-d’œuvre comme vit la Beauce, Robert Dumas, président de la Financière Sun Life pour le Québec, croit que les entreprises devraient veiller davantage à la santé de leurs employés. Il était l’invité lors du déjeuner-conférence du Conseil économique de Beauce (CEB) tenu le 16 mars dernier.

S’appuyant sur divers sondages, M. Dumas avance que les employeurs ont intérêt à passer à l’action d’autant plus que 35 % des Canadiens affirment que leur santé physique, mentale et financière a affecté leur productivité au travail.

«Pendant des années, on a pensé que la santé des employés était une dépense, et non un investissement. De plus en plus d’organisations soutiennent que c’est rentable d’investir en eux… De plus, on estime que 10 à 25 % des coûts liés à la santé mentale au pays pourrait être évité par des actions de l’employeur», a énoncé le conférencier.
«Les programmes d’avantages sociaux ont un impact sur l’engagement des employés. Ils prennent moins de congés de maladie et ils sont quatre moins sujets à la détresse psychologique», ajoute le président de la Financière Sun Life pour le Québec.

Avantages à considérer

M. Dumas reconnaît toutefois que ce ne sont pas toutes les organisations qui ont les moyens d’offrir des assurances maladies, des régimes d’épargne collective ou encore des programmes de mieux-être qui sont en émergence depuis cinq ans. La réalité est qu’au Québec, seulement 20 % des PME de moins de 50 employés offrent un régime d’avantages sociaux alors qu’ailleurs au Canada, la moyenne est de 40 %.

Le président du CEB, Rémi Fortin, s’inquiète que la Beauce pourrait se situer sous la barre des 20 %. «Quand on parle du bien-être de l’employé, c’est très important d’avoir ces avantages en place pour conserver sa main-d’œuvre. Si l’entreprise n’a pas ces éléments, d’autres vont l’offrir. Quand un employé formé la quitte, ça coûte cher», insiste M. Fortin.

«Selon des sondages, 78 % des employés au Canada s’attendent que les employeurs les aident à protéger leur santé et leur mieux-être. Un employé sur deux serait prêt à changer d’employeur pour améliorer ses conditions. Ça mérite réflexion si vous avez une PME et que la main-d’œuvre est rare. Ça permet de se distinguer des compétiteurs, des autres régions du Québec ou même de la sienne», renchérit M. Dumas.

Des gestes à la portée des employeurs

Pour ceux qui ne puissent offrir d’avantages sociaux de la sorte, M. Dumas conseille aux employeurs de montrer l’exemple et d’encourager les employés à se prendre en main. Il suggère aussi d’organiser des activités de reconnaissance et de groupe, d’être à l’écoute des employés et de faire preuve de flexibilité dans le cadre de l’horaire de travail. «Ce sont des gains qui sont à notre disposition en terme de productivité. Ce n’est pas obligatoire d’avoir un programme compliqué. Il faut y mettre une attention particulière. L’important est de commencer quelque part et d’y aller graduellement pour que le personnel embarque», a conclu l’invité du CEB.