Voler en formation entre ciel et terre

Les pilotes du Club aéronautique de Beauce (CAB Boys) effectuent régulièrement des vols en formation dans le ciel de Saint-Georges et ailleurs en Beauce depuis une douzaine d’années. On les voit lors d’événements divers, lors du jour du Souvenir et lors de différentes commémorations.

Ne fait pas ce type de manœuvres en vol qui veut. «Il faut d’abord avoir au minimum 200 à 300 heures de vol. Par la suite, chaque pilote doit suivre une formation avec Michel Pomerleau, ancien Major dans les Forces armées canadiennes», explique le pilote Hugues Drouin.

Hugues Drouin et Michel Pomerleau sont des amis de longue date et ils volent ensemble depuis près de 25 ans.

Il ne tarit pas d’éloges au sujet de son ami et pilote Michel Pomerleau. «Sans lui, on n’aurait jamais pu faire des vols en formation. C’est presque unique au Canada ce qu’on fait, mais aux États-Unis, il y en a beaucoup plus», explique-t-il.

Tous les pilotes qui participent aux vols en formation ont suivi un peu plus de 10 heures de formation avec M. Pomerleau. «Il y a une partie théorique ainsi qu’une partie pratique. J’évalue chaque candidat et je leur donne cinq à six leçons particulières en plus», explique Michel Pomerleau. «C’est fait comme un entraînement militaire».

Avant chaque vol, le pilote de tête, Michel Pomerleau, effectue un briefing avec les pilotes. Un scénario détaillé de chacune des manœuvres à réaliser est expliqué à tous. «Il n’y a pas d’improvisation. Chaque séquence est bâtie et chacun des pilotes doit garder sa position pendant tout le vol», explique Hugues Drouin.

«Tout le monde doit savoir son rôle à la perfection pour assurer sa sécurité et celle des autres. Il faut avoir confiance envers ceux qui nous entourent», ajoute M. Pomerleau.

Tout est pensé à l’avance. Il y a également des procédures prédéfinies en cas de problème avec un avion.

Plusieurs difficultés

Les pilotes volent en formation au-dessus des ponts Pierre-Laporte et de Québec.

Bien qu’il y ait plusieurs difficultés à surmonter pour réaliser des vols en formation, les pilotes du CAB Boys en sont friands. Les marges de sécurité ne sont pas bien grandes, quelques pieds seulement tout autour de l’appareil. «C’est pour prévenir les erreurs humaines. Toutes les manœuvres sont faites, il n’y a pas de confusion dans l’air. C’est un challenge pour nous. On ne prend rien pour acquis, mais on est devenus de meilleurs pilotes», explique M. Drouin.

Puisque les vols en formation demandent une concentration extrême, ces derniers ne durent que quatre à cinq minutes. Par la suite, les pilotes se donnent de l’espace.

Une autre difficulté, c’est que chacun des pilotes a un avion différent. D’ailleurs, Michel Pomerleau a construit le sien.

Même au sol, les avions se suivent. Ils décollent à environ cinq ou six secondes de différence seulement, en paire, pour ensuite aller prendre leur place au sein de la formation.

Les débuts

C’est en 2006 que Michel Pomerleau a commencé à former des pilotes pour voler en formation. «On voulait visiter Trenton en groupe. J’en ai formé huit en 2006. On volait deux à trois fois par semaine. Ça faisait jaser en ville. Même à Québec quand on y va, les contrôleurs aériens nous dégagent la piste. Ils aiment ça nous voir», se remémore M. Pomerleau.

Depuis, l’ancien Major des Forces armées canadienne forme un ou deux pilotes par année pour effectuer des vols en formation, soit environ une vingtaine au total avec les années. «On m’a demandé souvent d’aller former des gens à l’extérieur, mais je me réserve pour le CAB», explique-t-il en terminant.