Yves Castera a attrapé la piqûre de l’apiculture il y a 40 ans
Yves Castera est propriétaire des Produits Biologiques La Fée à Saint-Philibert. Cette entreprise s’intéresse notamment à l’apiculture, concept touchant l’élevage des abeilles et la production du miel.
Ces dernières vivent en communauté au sein de 200 ruches réparties sur 25 sites (ruchers) dans le sud de la Beauce. Même si les abeilles produisent du miel seulement pendant la saison chaude, l’apiculteur doit s’assurer que les colonies puissent survivre et se nourrir durant la période d’hivernage.
«On laisse jusqu’à 50 livres de miel par ruche pour que les abeilles se nourrissent avec cette réserve. Nous préférons faire cela plutôt que de les nourrir avec du sucre. Il ne faut pas en laisser plus, car elles retiennent leurs déchets intestinaux qu’elles ne pourront relâcher qu’en plein vol», précise Yves Castera.
Les colonies ayant diminué à l’arrivée du printemps, les reines de chaque ruche se chargent ensuite de pondre jusqu’à 2000 œufs par jour pour assurer la pérennité de celles-ci. Les abeilles ouvrières sont des femelles alors que les mâles (faux-bourdons) n’existent que pour la fécondation.
Ruches et récolte
Une ruche est composée de plusieurs étages. À la base, le corps englobe les couvains (œufs, larves et nymphes) qui assureront la descendance des colonies. Plus haut, le plateau assure une piste d’envol aux abeilles. Les caisses au-dessus, appelées hausses, servent à recueillir le miel.
«Chaque caisse comprend des cadres en bois avec des alvéoles où les abeilles bâtissent leurs rayons. Ces cadres sont amovibles, ce qui fait qu’on n’a pas à détruire la ruche pour récolter le miel comme ça se faisait anciennement», mentionne Yves Castera.
Les cadres gorgées de miel sont remplacées par des caisses aux cadres vides. Au préalable, les abeilles sont enfumées avant que soit ouverte la ruche.
Afin qu’elles ne s’accrochent pas aux cadres pleins pendant le transport, Yves Castera éloignent les abeilles avec un souffleur à feuilles plutôt que des produits chimiques, comme l’acide carbolique. Le miel est ensuite extrait par la force centrifuge et transformer de diverses façons.
«J’utilise seulement des méthodes naturelles dans mon travail. Par exemple, pour éloigner les parasites des ruches, je prends des feuilles de rhubarbe. Elles contiennent de l’acide oxalique sans danger pour les abeilles», dit-il.
Il faut jusqu’à 7000 heures de travail aux abeilles pour produire 500 grammes de miel. Quand on sait que les ruches d’Yves Castera peuvent produire jusqu’à 20 000 livres de miel par année, ça fait beaucoup d’abeilles au boulot !
Notons que même avec un équipement protecteur, le risque de se faire piquer est toujours présent. «À force d’en recevoir (piqûres), ça développe le système immunitaire», de dire Yves Castera.
Le saviez-vous ?
– Le miel est la substance sucrée produite par les abeilles à partir du nectar qu’elles récoltent dans les fleurs qu’elles butinent. Les abeilles entreposent le nectar dans les alvéoles de la ruche. Par la ventilation faite par les ailes des abeilles, le nectar se transforme en miel.
– La couleur du miel dépend des types de fleurs butinées par les abeilles. Par exemple, le miel des fleurs de sarrasin et de bleuetière est foncé alors que le miel de trèfle est plus pâle.
– La pollinisation est un rôle très important chez l’abeille. Des producteurs de bleuets, canneberges, pommes et autres fruits vont même louer des colonies auprès d’apiculteurs pour polliniser leurs plantations.
– À l’état naturel, les abeilles sauvages peuvent établir leur colonie à l’air libre, à partir d’un essaim suspendu à une branche d’arbre, dans les cavités d’un arbre creux, d’une roche, d’une cheminée ou de toute construction.
Source : Fédération des apiculteurs du Québec