Le premier ministre tend la main

De passage à Saint-Georges lors de l’investiture de Paul Busque à titre de candidat de son parti lors des prochaines élections partielles, le premier ministre Philippe Couillard a tendu la main aux différents syndicats afin d’en arriver à une entente négociée de leurs différentes conventions collectives.

L’initiative du premier ministre est fort louable mais à moins qu’il ne porte des lunettes roses, M. Couillard a beaucoup plus à faire que de belles paroles pour amadouer les employés de la fonction publique qui ne cessent de multiplier les actions pour dénoncer les mesures d’austérité du gouvernement.

M. Couillard dit «respecté les employés de la fonction publique» et compte sur eux pour en arriver à une entente négociée afin de donner au gouvernement plus de marge de manœuvre pour investir davantage entre autres en éducation et en santé. Mais de l’autre côté de la clôture, la chanson est totalement différente. À titre d’exemple, ici même en Beauce, une région pourtant plutôt réfractaire à recourir à la grève, les enseignants tant du niveau secondaire que collégial, ont voté à plus de 75 % en faveur d’un mandat de grève. Alors imaginez le pourcentage qui peut être atteint dans des régions où les syndiqués sont encore beaucoup plus rapides sur la gâchette.

Bien des gens, surtout ceux de la classe moyenne, sont derrière le gouvernement qui doit absolument faire un bon ménage dans ses finances publiques. Je ne suis cependant pas convaincu qu’en offrant «rien», c’est-à-dire un gel des salaires pour les deux prochaines années dans la fonction publique, que le gouvernement aura une oreille attentive de la part des syndicats.

M. Couillard semble confiant d’arriver à ses fins mais il aura fort à faire pour convaincre l’ensemble de la fonction publique de signer une convention collective que les syndicats ne veulent pas. À moins que le gouvernement n’adoucisse sa position, je ne vois comment des ententes négociées pourraient être signées à court terme. Le premier ministre a beau tendre la main, je suis loin d’être certain que les syndiqués vont lui rendre la pareille.