Chronique agricole : LES ODEURS

C’est un incontournable, la production animale génère des odeurs. Sur le territoire de la MRC Robert-Cliche, selon le portait agroalimentaire du MAPAQ 2019, on retrouve 218 entreprises en production animale. Pas étonnant qu’à l’occasion vous remarquiez un parfum de campagne… Bien que leur odeur soit désagréable, le fumier, lisier ou purin épandu à certains moments sur les champs est un engrais naturel, important dans la régénérescence des sols cultivables. En clair, il nourrit la terre pour que celle-ci puisse, à son tour, nous nourrir en favorisant la croissance des végétaux (foins, légumes ou céréales).

« La cohabitation avec les odeurs est ressorti comme un enjeu d’aménagement du territoire depuis les années 1980-1990. Au cours de ces années, on constate une augmentation de la taille des fermes et les changements dans les façons de faire l’élevage qui aura eu des répercussions sociales, entre autres, en raison des odeurs. Certains milieux auront connu des dynamiques conflictuelles entre les promoteurs et les opposants aux projets de porcherie par exemple. Les pratiques des producteurs et la réglementation se sont adaptées au fil du temps afin de réduire les enjeux de cohabitation. » rapporte Geneviève Turgeon, aménagiste à la MRC Robert-Cliche. Les chercheurs se sont attardés à l’effet des odeurs sur la population au cours des dernières décennies. Les fortes odeurs génèrent les sentiments de contrariété, de colère et de tension qui pourraient mener à des réactions dépressives. Maintenant, les exploitants agricoles doivent donc respecter des règlementations municipales qui prévoient des distances minimales entre certain usages (le périmètre urbain, des maisons ou des immeubles protégés) et les lieux d’élevage et d’épandage.

Les producteurs agricoles ont aussi adapté leurs pratiques et privilégient de nouvelles façons de faire pour diminuer les odeurs dues à l’élevage et à la fertilisation des sols.

Voici quelques exemples de pratiques, sans s’y limiter, qui peuvent diminuer les odeurs :

Aux bâtiments :
• Installer une haie brise-vent ou des écrans boisés;
• Avoir une bonne ventilation;
• Élever les animaux sur litière…

À l’entreposage :
• Aération du lisier;
• Installation d’un toit sur les fosses;
• Compostage des déjections animales…

À l’épandage :
• Utiliser une rampe basse et incorporer le lisier ou le fumier dans le sol;
• Épandre lorsque les conditions climatiques sont favorables (température fraîche et vent léger) …

Les nouvelles pratiques agricoles sont donc un heureux mélange de plusieurs techniques qui permettent d’avoir des terres cultivables en santé, une agriculture durable et dynamique, tout en assurant une cohabitation harmonieuse avec voisinage.

Source : Pelletier, Godbout et Joncas (2004) « Connaître et réduire les émissions de gaz, de poussières et d’odeurs reliées aux productions animales » , CRAAQ, 37p.