Chronique du citoyen responsable : Les produits d’hygiène féminine

Protections menstruelles et protection de l’environnement : une conciliation possible ?
Environ 771 millions de protections menstruelles sont jetées annuellement au ­Canada. Chaque personne menstruée utilise de 12 000 à 15 000 produits jetables au cours de sa vie. Entre les emballages, les applicateurs, les tampons et les serviettes, cela représente jusqu’à 136 kg de déchets. Il faut environ 500 ans à ces déchets pour se dégrader, car malgré leur apparence cotonneuse, ils sont composés en grande partie de plastique. C’est sans compter les produits chimiques, traces de pesticides, phtalates, parabènes et autres perturbateurs endocriniens cancérigènes présents dans des tampons et serviettes qu’on place en contact direct avec l’une des muqueuses les plus vascularisées du corps humain.

Problématiques causées par les protections menstruelles jetables
Les impacts environnementaux de l’utilisation de protections jetables sont visibles, même sur les berges du fleuve ­St-Laurent où se retrouvent fréquemment des applicateurs en plastique. D’autres impacts sont moins connus : la production de serviettes hygiéniques et de tampons nécessite des quantités astronomiques d’eau et le coton utilisé dans leur fabrication n’est pas toujours cultivé de manière durable ni même éthique. Le marketing menstruel s’inscrit bien dans la société de consommation : acheter, utiliser, jeter, recommencer le mois suivant. Mais comment sortir de ce cycle (pardonnez le jeu de mots) ? ­Heureusement, de plus en plus d’alternatives écologiques, économiques et soucieuses de la santé font leur entrée sur le marché.

Pourquoi choisir des protections réutilisables ?
­Ces produits peuvent sembler plus dispendieux sur le coup ; c’est pourquoi certaines municipalités et ­MRC offrent des subventions à l’achat. L’Université de ­Sherbrooke offre également des coupes menstruelles gratuites à ses étudiantes ! ­Au final, les protections écologiques représentent une économie, à la fois au niveau social et environnemental, car elles ont une durée de vie de 5 à 10 ans. En plus de permettre d’éviter l’enfouissement de centaines de déchets, les protections réutilisables sont souvent confectionnées de façon éthique, avec des matériaux plus durables (du coton biologique, par exemple) et moins néfastes pour la santé. Certaines utilisatrices les trouvent également plus confortables.

Solutions de rechange
Plusieurs alternatives s’offrent aux femmes désirant se tourner vers des protections écoresponsables. Les coupes menstruelles, les culottes périodiques et les serviettes hygiéniques lavables en sont toutes de bons exemples. Alors que les tampons doivent être changés tous les 4 à 6 heures, les coupes peuvent rester en place jusqu’à 12 heures sans danger, ce qui réduit les chances de choc toxique. Elles sont lavables et il est possible de les stériliser à l’eau bouillante. La plus connue est la ­DivaCup. Les culottes menstruelles sont munies d’une bande absorbante au gousset, amovible ou non selon le modèle. On peut les porter toute la journée et elles sont lavables à la machine, avec une petite étape de trempage à l’eau froide au préalable. On en trouve chez ­Mme l’Ovary, ­Viita et ­Ellza. Finalement, les serviettes hygiéniques réutilisables suivent le même principe, sauf qu’elles se fixent dans les ­sous-vêtements grâce à des ailes à ­bouton-pression. On les retrouve chez Öko créations, boutique ­Fan ­Fan, ­Mme l’Ovary et ­Omaïki, pour ne nommer qu’eux. Les choix ne manquent donc pas !

Pour en savoir plus sur les protections menstruelles réutilisables, le site web de ­Mme l’Ovary peut être un très bon point de départ : https://www.mmelovary.com/fr/