Chronique info environnement de la MRC Robert-Cliche : LA SANTÉ DE NOS SOLS, UNE RICHESSE COLLECTIVE

Logo de la MRC Robert-ClicheLes connaissances sur la croissance des plantes et sur l’élevage des animaux sont la base du métier de producteur agricole, c’est indéniable. La maîtrise des connaissances sur le vivant ne se limite toutefois pas qu’aux végétaux et aux animaux. En effet, les sciences agronomiques s’intéressent de près, à ce qui se passe dans les sols! D’ailleurs, ne dit-on pas que les agriculteurs travaillent la terre? Et vous ne serez pas surpris d’apprendre que les sols sont vivants et qu’ils contiennent une quantité impressionnante de bactéries, champignons, acariens, insectes, vers de terre, etc. Il est même possible de qualifier un sol d’être « en santé ». Il s’agit d’une ressource essentielle pour la croissance et la vitalité des végétaux. Un sol vivant et productif est à la base d’une agriculture durable.

Les sols ayant une flore et une faune abondante et diversifiée sont au cœur du maintien d’un écosystème productif. Ils stockent et libèrent les nutriments, régulent le climat en purifiant l’air (ils sont des puits de carbone importants), régulent les inondations et les sécheresses par leur capacité à retenir l’eau et purifient cette dernière. En outre, les sols permettent la croissance des plantes pour nous nourrir et de par l’action des microorganismes que l’on y retrouve, avec ou sans le procédé de compostage, plusieurs maladies peuvent être supprimées et certaines substances toxiques peuvent même être dégradées. Un sol en santé est donc un facteur de protection contre certaines maladies ou ravageurs des cultures et permet de meilleurs rendements, tout en limitant l’utilisation d’engrais chimique ou organique.

La fertilisation des terres, avec des engrais organiques tel que les déjections animales, permet de nourrir la vie dans les sols et les cultures. Il importe de bien connaître les besoins en nutriments et les caractères propres aux parcelles où les plantes sont cultivées. Une fertilisation adéquate permettra le maintien de l’équilibre essentiel à une bonne productivité. Comme c’est le cas pour notre propre santé, les excès peuvent apporter des problématiques et il est important de bien doser les apports et le moment de l’application des fumiers ou des fertilisants dans les champs.

La fertilisation des cultures est d’ailleurs une activité encadrée au Québec. En vertu du Règlement sur les exploitations agricoles (REA), les producteurs doivent, tous les ans, faire préparer un plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF) par leur agronome, indiquant les quantités de fumiers, d’engrais minéraux et de nutriments nécessaires aux besoins de leurs cultures et respectueux de l’équilibre du sol. Ils tiennent également un registre des épandages afin de ne pas saturer le sol de matières fertilisantes et pour protéger la terre et l’eau.

Pour avoir un sol en santé, les producteurs doivent s’y attarder et y maintenir les conditions propices à la vie puisque c’est ainsi qu’ils obtiennent les conditions optimales à la croissance des plantes. De plus en plus de producteurs agricoles suivent des formations et se font accompagner par des conseillers en agroenvironnement. Ils adoptent des pratiques agroenvironnementales telles que, sans s’y limiter, effectuer des rotations de cultures (c’est-à-dire ne pas cultiver sur plusieurs années successives la même plante sur une même parcelle), maintenir un couvert végétal à l’année pour le protéger de l’érosion et du ruissellement, réduire le travail du sol en effectuant du semis direct (c’est-à-dire cultiver sans retourner le sol), ou encore, faire une gestion adéquate des animaux aux pâturages.

Les connaissances sur les sols évoluent et il existe une diversité de façons de faire pour en prendre soin. Les maintenir en santé c’est aussi un gage de prospérité!

Source : Campagne de sensibilisation à la « Cohabitation harmonieuse de la zone agricole en Montérégie ».