Chronique agricole : LES PESTICIDES

L’emploi de pesticides est un des outils pratiques et disponibles pour les agriculteurs leur permettant d’obtenir de bons rendements pour leur culture en éliminant certains insectes nuisibles, des herbes envahissantes et des maladies fongiques. Parfois, leur usage permet d’éviter ou de réduire la perte de récoltes pouvant avoir des impacts désastreux à l’échelle d’une entreprise et parfois même à l’échelle régionale (ex. : abondance d’un insecte ravageur dans une région).

L’utilisation des pesticides est réglementée par le gouvernement fédéral soit par ­Santé ­Canada et encadrée par le gouvernement provincial soit par le ministère de l’Environnement et de la ­Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Dans la province, 85 % des ventes de pesticides sont destinées au milieu agricole. De plus en plus, les producteurs agricoles en font usage uniquement si la situation le justifie et qu’il n’y a pas d’autres moyens efficaces pour remédier au problème. Différentes méthodes de lutte préventives ou curatives, autres que chimiques, existent également. Elles sont biologiques, mécaniques, culturales ou génétiques. Elles assurent une réduction plus durable et plus efficace des organismes nuisibles aux cultures.

Selon le bilan 2019 du ­MELCC, 11 % des prescriptions de pesticides au ­Québec sont délivrées dans la région de la ­Chaudière-Appalaches. Avec une utilisation parmi les plus faibles au monde, le ­Québec est un chef de file en ce qui concerne la quantité moyenne de pesticides appliqués. Depuis 2014, on observe d’ailleurs une baisse dans la vente globale de pesticides. Selon le ­MELCC, sur une période de 10 ans (2008‑2018), on parle d’une réduction de 22 %. Les agriculteurs ont le désir de diminuer l’usage des pesticides en employant notamment des techniques de dépistage dans leurs champs, des rotations de culture et des moyens de gestion intégrée en utilisant les alliés retrouvés naturellement dans l’écosystème pour lutter contre les ennemis de leurs cultures. Par ces techniques alternatives de prévention, de suivi et d’intervention, certains producteurs réussissent à réduire de façon importante l’application de ces produits dits phytosanitaires.

Aussi, différents projets venant du milieu encouragent l’utilisation responsable des pesticides. Par exemple, la région de Chaudière-Appalaches s’est doté d’une application pour la protection des abeilles. En effet, via l’application ­ApiProtection, plus de 650 ruchers ont été géolocalisés afin que les 40 agronomes inscrits sur l’application puissent informer les propriétaires de ces ruchers lorsqu’il y a pulvérisation de pesticides à proximité de leurs ruches. Les producteurs peuvent aussi consulter l’application pour mieux planifier leur moment d’arrosage.

En plus d’avoir des restrictions pour le choix des pesticides, le producteur doit aussi respecter les distances entre l’endroit où il prépare et répand ses pesticides et des bâtiments, des cours d’eau, des sites de prélèvement d’eau, des pistes cyclables… ­Le mot d’ordre de la stratégie phytosanitaire québécoise est de réduire l’utilisation des pesticides en agriculture et de les remplacer par des techniques et des produits sécuritaires pour la santé, la biodiversité, la qualité des eaux de surface et souterraines… ­En plus d’assurer la viabilité de leur entreprise, les exploitants agricoles doivent préserver l’environnement, la salubrité des aliments ainsi que la santé de la population.

Pour plus d’information, veuillez contacter ­Mme ­Corinne ­Tardif-Paradis, responsable de la mise en oeuvre du ­PDZA de la ­MRC ­Robert-Cliche

Source : ­Campagne de sensibilisation à la « ­Cohabitation harmonieuse de la zone agricole en ­Montérégie ».