À 106 ans, Imelda Grondin est la doyenne de l’Aube Nouvelle

Farceuse, toujours vive d’esprit, bonne vivante, ce n’est que son corps qui commence à trahir l’âge vénérable d’Imelda Grondin, qui a vu passer les 106 dernières années d’évolution de la municipalité. À 106 ans, elle est d’ailleurs possiblement la doyenne de la Beauce.

«Ici, il n’y avait pas d’arbres. C’était la prairie, raconte la doyenne de l’Aube Nouvelle de Saint-Victor, Imelda Grondin, en montrant le terrain qui fait face à l’édifice. Les étudiants allaient dans la forêt chercher les arbres qu’ils ont plantés ici». Le Séminaire du Sacré-Cœur a formé plusieurs cohortes de prêtres entre 1918 et 1975. C’est en 1977 que le bâtiment a été transformé en résidence pour personnes âgées, des événements qui ont marqué les souvenirs de Mme Grondin.

Assise sur la galerie pour observer le paysage, elle souligne avoir tout vu du dernier siècle. Il est même possible de dire qu’elle est passée de la marche à l’Internet, comme le précise sa nièce Sylvie.

Mme Grondin aime vivre, mais ne pensait pas se rendre à son âge. Celle qui a toujours résidé dans le secteur de la Station à Saint-Victor, près des Lainages Victor, était la cinquième de la famille. «J’étais cuisinière dans les restaurants et les hôtels», explique Imelda Grondin. La pauvreté des gens de l’époque l’a marquée. «C’est pour ça qu’elle a voulu aller travailler. Elle voulait son autonomie», explique Sylvie Grondin à un moment où la fatigue vient gruger les forces de la dame plus que centenaire.

Pour la visite de l’Éclaireur, Mme Grondin avait pris la peine de se mettre toute belle, la raison de sa légère fatigue. Malgré tout, c’est à la blague et en riant qu’elle demande de ne pas la prendre en photo disant «qu’elle ferait peur au bedeau».

Imelda Grondin, qui a eu 106 ans le 8 mai dernier, s’est mariée en décembre 1930 avec Blaise Grondin qui était veuf et père de deux enfants. Ensemble, ils ont eu cinq autres enfants dont une réside aussi à l’Aube Nouvelle. Si Imelda a choisi il y a 16 ans de terminer ses jours dans la résidence de la municipalité beauceronne, c’est en bonne partie parce que quatre de ses sœurs y étaient aussi. Mme Grondin est à la tête de cinq générations de Grondin.