De nouveaux locaux pour le Rappel

Le Rappel a tenu des portes ouvertes le 13 novembre en après-midi pour faire visiter ses nouveaux locaux situés sur la 22e Avenue à Saint-Georges.

Situé dans les anciens bureaux de Norgate, l’endroit sert beaucoup à l’atelier de réadaptation socioprofessionnel. Ce volet du Rappel permet à des personnes ayant une maladie mentale ou une déficience intellectuelle de travailler.

En effet le Rappel reçoit des contrats de sous-traitance de la part de Tactic. «Ils collent des étiquettes sur les échantillons qui seront distribués en quincaillerie ou ils assemblent des chaînettes», illustre le président de l’organisme, Pierre Cloutier. Le Rappel souhaiterait cependant recevoir des contrats d’autres entreprises pour assurer la continuité de l’atelier.

«Chacun travaille à son rythme. Personne n’est poussé dans le dos, mais si l’un d’eux veut retourner sur le marché du travail, on peut l’habituer au rythme du marché», indique le directeur de l’organisme, Jacques Gagné.

Ainsi, environ 50 personnes viennent à l’atelier chaque jour, même s’ils ne sont pas rémunérés. «Ça leur permet de briser leur isolement. Ils travaillent et ils s’amusent entre eux. C’est quelque chose de valorisant, tant pour eux que pour nous», ajoute M. Cloutier.

Témoignage

Depuis une vingtaine d’années, ce sont environ 60 personnes qui ont bénéficié des services du Rappel et qui sont retournées sur le marché du travail. C’est le cas de Lily, qui travaille comme adjointe à la direction depuis près de dix ans.

Celle-ci doit vivre avec un trouble de la personnalité limite (LTP). «C’est après la séparation avec le père de mon fils que ce fut la dégringolade. J’ai été cherché de l’aide», confie-t-elle.

Elle n’a eu le diagnostic de TPL, aussi appelé Borderline, que quelques années plus tard. «Ce n’est pas un diagnostic facile à donner. Si on recule de 20 ans, ce n’était pas la même chose qu’aujourd’hui. Ce n’était pas le même suivi ni la même médication», poursuit-elle.

Le TPL se caractérise par une instabilité émotionnelle ainsi qu’une difficulté à maîtriser leurs impulsions et à maintenir des relations interpersonnelles selon l’Institut universitaire en santé mentale Douglas.

«Les fois où je suis tombée le plus bas étaient à la suite de ruptures amoureuses. Aussitôt que je vivais une rupture, mon monde s’écroulait. Toutes les fois, c’est moi qui ai provoqué la rupture par peur de me faire rejeter quand ça allait moins bien. Avec du recul, je sais que ces hommes qui sont passés dans ma vie étaient des perles, des personnes qui m’aimaient pour vrai. Mais, j’avais tellement peur qu’ils arrêtent de m’aimer que je les rejetais», mentionne-t-elle.

Lily s’est donc rendue au Rappel pour recevoir de l’aide. Peu à peu, elle a repris confiance en ses moyens. Quelque temps plus tard, on lui a offert un poste au sein de l’organisme.