Deuil périnatal: une cérémonie forte en émotions à la Fête des Anges

COMMUNAUTÉ. La septième édition de la Fête des Anges avait lieu le 16 octobre au matin. Une vingtaine de personnes étaient rassemblées sur l’île Pozer à Saint-Georges afin de rendre hommage à un enfant décédé trop tôt.

Le deuil périnatal touche une grossesse sur cinq.  » Dans la MRC Beauce-Sartigan, ça affecte environ 200 couples chaque année. Comme nous offrons aussi du soutien aux proches, la famille et les amis de ces couples, c’est une situation qui touche beaucoup de monde dans notre région « , explique Diane Dulac, coordonnatrice de Parents d’Anges Beauce-Etchemins.

La coordonnatrice de Parents d’Anges Beauce-Etchemins, Diane Dulac.

La Fête des Anges, c’est aussi une façon de sensibiliser la population à la réalité vécue par ces mères et pères qui perdent un enfant dans les premiers mois de la grossesse, en fin de grossesse ou au début de la vie de celui-ci.  » Une phrase que j’aime beaucoup et qui représente bien le deuil périnatal c’est que la peine ne se mesure pas au nombre de semaines de grossesse ou à la durée de vie d’un enfant, mais plutôt à la grandeur du rêve que portaient en lui ses parents « . C’est ainsi que Mme Dulac a commencé la cérémonie.

En plus de discours et la lecture d’un poème pendant la cérémonie, les parents ont pu planter un bulbe de tulipe dans le Jardin des Anges, situé sur l’île Pozer, afin qu’il fleurisse au printemps prochain. Un moment rempli d’émotions pour les personnes présentes. Si pour certains, la perte est récente, pour d’autres, le deuil est fait depuis plusieurs années, mais la blessure, même cicatrisée, reste présente toute la vie.

Un ange parti trop tôt

Malgré la tristesse du moment, Stéphanie Toulouse, conseillère politique du député de Beauce-Sud, Samuel Poulin, a partagé avec l’auteure de ces lignes l’histoire de son petit Charles-Édouard, décédé après un peu plus de 33 semaines de grossesse, en juillet 2016.

Stéphanie Toulouse s’est recueillie et a rendu hommage à son petit Charles Édouard.

Enceinte en même temps que sa sœur jumelle, la grossesse de Mme Toulouse s’est bien déroulée, malgré un hématome ayant nécessité le repos complet aux alentours de 12 semaines. Les suivis médicaux étant rapprochés, les médecins constataient que le bébé était petit, mais tout allait bien. Ce n’est qu’à 30 semaines qu’ils ont décidé de pousser un peu plus loin les tests et que Stéphanie a rencontré un généticien, raconte-t-elle. Charles-Édouard était atteint du Syndrome de Wolf-Hirschhorn et de trisomie, un cas rare. Les parents ont dû prendre la déchirante décision d’interrompre la grossesse.

 » C’était encore plus difficile parce que je voyais ma sœur, ma moitié, vivre ce bonheur pour la troisième fois. C’était ma première grossesse « , explique-t-elle. Elle se souvient également à sa sortie de l’hôpital des gens qu’elle rencontrait.  » Ils pensaient tous que j’avais accouché. C’était tellement difficile à vivre « , ajoute celle qui était également présente afin de représenter le député.

Tenant un toutou sur lequel est inscrit Charles-Antoine, 22 juillet 2016, Mme Toulouse a participé à la cérémonie et planté un bulbe de tulipe en l’honneur de son premier enfant, qui n’aura jamais pu connaître les autres membres de la fratrie.