Édith Leclerc fait du bonheur sa priorité en voyageant avec son fils autiste
C’est dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, le vendredi 8 mars, que la Beauceronne Édith Leclerc a donné une conférence intitulée Quand c’est le cœur qui voyage. Pour l’occasion, elle a livré un témoignage concernant la réalisation d’un projet ambitieux devant 102 convives au restaurant Le Baril Grill, à Saint-Georges.
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Femme dans la quarantaine, artiste dans l’âme, mère de Frédéric (16 ans) et Émile (17 ans) ainsi que conjointe d’Éric Jolicoeur, Édith Leclerc, originaire de Saint-Martin-de-Beauce, s’est adressée ce matin aux femmes de la région dans le but de les inciter à se choisir malgré les obligations du quotidien.
«On dit souvent que ce sont les femmes qui décident. Mais décident-elles vraiment pour elles-mêmes ou plutôt pour leurs enfants, leur mari, leurs amis et leur famille?», lance-t-elle d’entrée de jeu.
Dotée d’une grande créativité et ayant toujours été passionnée par les voyages, celle qui avait un monde de possibilités qui s’offrait à elle s’est un jour retrouvée devant un événement qui a bouleversé sa vie.
«On m’a annoncé que mon fils Frédéric était autiste sévère non verbal. Ça a été un immense choc pour moi d’apprendre que j’avais un enfant qui ne serait jamais autonome», explique la conférencière.
Faisant face à beaucoup de peur et d’anxiété, cette dernière a dû faire un choix qui aurait un grand impact sur son futur. «Je pouvais soit foncer, soit abandonner. Puisque c’est dans l’action que je survis le mieux, j’ai décidé de me battre et d’aller de l’avant», ajoute-t-elle.
Se retrouver
Après s’être donnée corps et âmes pendant plus d’une dizaine d’années afin d’assurer le bien-être de son plus jeune fils, notamment en l’accompagnant à des séances de thérapie en chambre hyperbare et à différents rendez-vous médicaux, Édith Leclerc a eu envie de renouer avec la femme qu’elle est.
«On donne notre vie à notre famille quand les enfants sont petits. On n’existe plus. C’est pourquoi il est primordial de mettre à nouveau l’accent sur nous par moments», confie la principale intéressée.
Pour éviter de simplement survivre et de «subir sa vie», elle a pris le temps de réfléchir à la façon dont elle voulait changer le cours de son existence.
«Je me suis réveillée un bon matin en étant percutée par le sens de ma vie. J’ai alors loué une caravane et je me suis lancée, en juin 2017, dans un périple de 5000 kilomètres et d’une durée de 30 jours en Gaspésie et au Nouveau-Brunswick, seule avec Frédéric et notre chien Mira», raconte-t-elle.
Apprécier chaque moment
Pendant son voyage, Édith Leclerc a eu l’opportunité d’apprivoiser la solitude, de prendre le temps de savourer chaque seconde qui passe et d’apprécier les nouvelles expériences rencontrées sur son chemin.
La peur d’être jugée, de se tromper et de ne pas être à la hauteur ne l’a donc aucunement empêchée de partir à l’aventure. Elle a notamment répété l’expérience pour une deuxième année consécutive l’an passé, cette fois-ci en compagnie de Frédéric et d’une amie.
Notons qu’en partageant son histoire avec d’autres femmes, elle désire d’abord et avant tout les inviter à s’occuper de leur bonheur en priorité.
La principale raison pour laquelle le Centre-Femmes de Beauce a organisé cet événement est d’ailleurs pour affirmer le besoin de poursuivre la lutte pour la pleine égalité des femmes dans tous les aspects de leur vie.